Le mardi 14 juillet 1795 à Nogent-le-Républicain : séparation entre époux, travail chez un émigré..
Le mardi 14 juillet 1795, soit le 26 messidor an III, jour de la sauge selon le calendrier révolutionnaire, la municipalité de Nogent-le-Républicain/Rotrou tenait deux délibérations.
- Le conseil général recevait en premier lieu le témoignage de cinq nogentais (artisans pour la plupart) attestant la séparation de fait depuis plus de deux ans entre la citoyenne Marie Jeanne Fouquet et son ex-époux le citoyen Joseph Taillard, ce qui correspondait de faits à l’équivalent d’un « divorce ».
« aujourd’hui vingtSix messidortroisieme année delaRépubliqueFrancaise une Ɛt indivisible
Devant les Membres CompoSans le conseil géneraldela Commune dela CommunedeNogent le Rotrou [sic] SouSsignés
Sont Comparús les citoyensjean BaPtisteBaSsiere marchand vitrier, léon guilmet, Serrurier, René vigouroux Fils marchand Poëlier, claude Courtoinon Fils Cordonnier, michel le Brun instituteur, ƐtSimondoucet dit lamarche marechal[1]tous domiciliés en cettecommune,
lesquels ontdeclaré avoiruneParfaiteconnoissanceque la citoyennemarie jeanne Fouquet Femme de josePh taillard ƐstSePareè deFait davec lui ______________________________________
Sont SeParés deFait déPuis Plus dedeux ans cequils attestent Ɛt certifient aqui il aPPartiendra : Pour quoi le Présent certificat eté donné comme actede Notoriété Pour Servir aqui il aPPartiendra : SoussignésƐn rature deux mots nuls. Bassiere guilmet
LeBrun vigouroux Courtoisnon fergon
Simdo[2]. doucè jjallon ainé Fils maire
Mauvrance[3] Courtin //Goislard
Off m.
Marcheppe]»[4]
- Puis quatre nogentais se présentaient devant le conseil général pour attester que six citoyens et citoyenne avaient été au service de Jean-Charles Savary réputé émigré pour une période supérieure à 10 ans pour cinq d’entre eux (et seulement de 1 ans pour le dernier) avant la disparition de leur employeur[5] …
«[…]
Ɛtledit jour Ɛt an que dessús devant les Susdits ƐtSoussignés SeSont Présentes les citoyens rené deshayes maitre[6] Marchand marin Fauveau avoué, Francois Beulé Fabricant, andré Beulé marchand Ɛt Pierre chabrun, Conciergede cette maison Commune, lesquels ont déclaré avoir une Parfaite connoissance queles citoyens charon, marin Robert, Paul Barbet, louis Clouet, rené giraudeau Ɛtlouise giraudeau [rajout au-dessus : La Croix] ont eté employés auService du nommé jean charles Savary[7]RéputéƐmigré Pendant Plus dix ans Sans interruption jusqu`alepoQue deladisparution dudit Savary[8]. Fors[9] le citoyen Paul Barbet[rajout au-dessus :louis charon] dont ladureè des Services nétoit quedePuis un an. Cequils certifient Ɛt attestent aquil aPPartiendra : Pourquoi le Présent certificat leur a etédélivré Pour valoirƐtServir cequededroit, Ɛt ont les dits certifiants Signé avec les Membres comPosant le conseilgeneralcinq mots Rayésnuls Ɛt celui Susbtitués [sic] Bon. les mots louis charon interlignés Bons Ɛt ceux Rayés nuls
Fauveau françois Beulé Beulé fergon
Maire
jjallon ainé Chevrel
Mauvrance[10] Marcheppe Courtin //Goislard
Off m
Boisard Lainé»[11]
[1] Lecture du surnom peu assurée :
[2] Il faut sans doute lire « Simond ». L’écriture est très hésitant de même que pour le premier témoin Bassière Jean-Baptiste.
[3] Lecture peu assurée d’autant que ce nom ne figure pas dans la liste des membres désignés de la nouvelle municipalité. Peut-être s’agit-il du citoyen Maugrange autrement-dit Malgrange, notaire.
[4] Archives municipales de Nogent-le-Rotrou, 1 D3.
[5] Employeur qui réapparaîtra à Nogent par la suite car dans un document daté de 1812 le nommé Jean-Charles Savary figurait en 94° position des 100 personnes les plus imposées de Nogent (voir ici ).
Il n’avait rien à voir avec le dernier seigneur de Nogent Grimot d’Orsay lui aussi considéré comme émigré. L’illustration utilisée qui pourrait suggérer un lien avec le château de Nogent n’a ici qu’un but strictement décoratif.
[6] Peut-être faut-il lire : « mallet ».
[7] Dans un document daté de 1812 le nommé Jean-Charles Savary apparaissait en 94° position des 100 personnes les plus imposées de Nogent (voir ici ).
Il n’a rien à voir avec le dernier seigneur de Nogent Grimot d’Orsay lui aussi considéré comme émigré. L’illustration utilisée qui pourrait le suggérer un lien avec le château de Nogent n’a ici qu’un but strictement décoratif.
[8] Une abréviation en indice non-déchiffré ou un renvoi non trouvé :
[9] Excepté, sauf.
[10] Lecture peu assurée d’autant que ce nom ne figure pas dans la liste des membres désignés de la nouvelle municipalité. Peut-être s’agit-il du citoyen Maugrange autrement-dit Malgrange, notaire.
[11] Archives municipales de Nogent-le-Rotrou, 1 D3.