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La Révolution Française à Nogent le Rotrou

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La Révolution Française à Nogent le Rotrou
  • Nogent-le-Rotrou et son district durant la Révolution française avec des incursions dans les zones voisines ( Sarthe, Orne, Loir-et-Cher voire Loiret ). L'angle d'attaque des études privilégie les mouvements sociaux et les archives locales et départemental
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19 décembre 2015

Mouvement populaire et luttes poltiques en 1790 ( 4 ) : synthèse.

Image pour 5Au cours de des deux premières années « révolutionnaires » nous assistons à l’émergence d’un mouvement populaire à Nogent–le–Rotrou, les campagnes semblant relativement épargnées bien que les cantons d’Authon et de La Bazoche connurent une agitation certaine en 1790.

Les thèmes principaux des mobilisations populaires restaient traditionnellement liés aux subsistances. Il est vrai que c’était le principal problème qui se posait aux masses populaires durant ces années de disettes. Mais en se mobilisant sur ce thème des subsistances les nogentais ne se contentaient pas d’exiger du pain à un juste prix. Ils s’en prenaient aux fauteurs de vie chère, et se définissaient, en cela, des « ennemis de classe » : le blatier, le marchand et plus généralement le riche ; rappelons cette réflexion des officiers municipaux de Nogent le 17 novembre 1790 : « […] elle est fermement persuadée [ la populace ] que tous les citoyens aisés sont les ennemis de la classe malheureuse, que le riche ne s’étudie qu’à accroître la misère du pauvre […] »[1]. En se désignant aussi clairement des « ennemis », les masses populaires commençaient à se forger une conscience politique spécifique ; moment privilégié de la formation d’une mentalité collective révolutionnaire. Cette « conscience politique » prit un caractère antilibéral, caractère encore confus en 1790.

Ce qui frappe au premier abord, c’est la maturité du mouvement populaire. Il ne s’agissait pas d’un ensemble d’explosions violentes mais passagères. Les émeutiers ne laissaient pas abuser par de vagues promesses, ni intimider par les forces de l’ordre. Ils poursuivirent inlassablement leur objectif. Cette opiniâtreté se retrouva en 1789 et en 1790. Les formes de luttes étaient les mêmes, ou presque, la tactique était bien mise au point.

Nous sommes en présence d’un mouvement populaire puissant, capable de se fixer des objectifs et de les poursuivre avec ténacité. Il n’en restait pas moins spontané. Il ne s’était pas encore fixé de programme précis, ni même de cadre organisationnel. Les masses populaires firent, tout de même, preuve d’une attitude antilibérale marquée bien que confuse.

Parallèlement à ces mobilisations populaires se dessinaient des oppositions politiques entre anciennes élites et nouvelles autorités, particulièrement à Nogent. . Oppositions qui voyaient quelques fois la population s’en prendre aux anciennes élites comme lors de la fête de la fédération de 1790. Enfin, les évènements de novembre 1790, montrèrent que parmi les verriers du Plessis-Dorin, la politisation était déjà très avancée, en effet tout fut fait pour étouffer la répression des soldats mutins de Châteauvieux.

L’année 1791 ne connut aucune révolte frumentaire, les récoltes de 1790 et 1791 ayant été bonnes. Jusqu’en 1792, la question des subsistances ne se posa plus. Les marchés redevinrent calmes, les réserves importantes. Pendant cette période « faste », le mouvement populaire nogentais se détourna du problème des subsistances. Les partisans du libéralisme pouvaient croire que leurs théories étaient confirmées par les faits.

 

 



[1]A. M. Nogent – le – Rotrou 1 D1. dix-neuvième et vingtième feuillets.

 

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