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La Révolution Française à Nogent le Rotrou

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La Révolution Française à Nogent le Rotrou
  • Nogent-le-Rotrou et son district durant la Révolution française avec des incursions dans les zones voisines ( Sarthe, Orne, Loir-et-Cher voire Loiret ). L'angle d'attaque des études privilégie les mouvements sociaux et les archives locales et départemental
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1 février 2016

Jacques Pierre Michel Chasles ( 35 ) : maire de Nogent-le-Rotrou, conventionel, Montagnard, prêtre défroqué...

Chasles : mariage et l’exil intérieur.

Le 27 germinal an IV ( 16 avril 1796 ), Chasles épousa à Paris une jeune veuve de 22 ans originaire de Sedan, Marie – Thérèse – Victoire Halma. Elle était veuve du citoyen Durège, un des chefs de file des Jacobins de Sedan, condamné à mort en prairial an III ( mai-juin 1795 ) et exécuté le 6 messidor an III ( 24 juin 1795 ).

SedanOn ne sait où ils se rencontrèrent, Philarète, dans ses mémoires, optait pour une rencontre à Paris, rien ne nous oblige à la suivre, la rencontre put avoir lieu à Sedan, car au moment où Chasles y fut transféré, la propre mère de Victoire Halma y était encore incarcérée. Toujours est-il qu’il ne semble pas que ce fût un mariage d’amour, tout au moins pour Victoire Halma. En effet MM. Pichois et Dautry dans leur étude citent une lettre de Chasles à Philarète datée du 29 septembre 1818 disant :

« ta mère, toute respectable qu’elle est, m’a toujours offert plus de courage et de vertu que de sentiments et d’affection. »[1]

ChartresEn floréal an IV ( fin avril-mai 1796 ), Chasles fut à nouveau inquiété comme « babouviste » mais rapidement libéré ; il fut cependant interdit de séjour dans la Seine et la Seine – et – Oise. Il se retira près de Chartres, à Mainvilliers où il acheta une maison et quelques terres, et ne regagna Paris que sous le Consulat en 1800.

Chasles, interdit de séjour dans la capitale et sa banlieue retourna à Chartres ou plus exactement à  Mainvilliers, au hameau de Poiffonds[2] où il acheta une maison, pour y mener une vie de famille et se consacrer à l’éducation de ses propres enfants, ne pouvant plus se destiner à celle de ses concitoyens.

Poiffond

 

Il percevait un traitement de chef de brigade qui lui fut versé régulièrement jusqu’à la fin de germinal an VIII ( 20 avril 1800 ), date à laquelle  il toucha le traitement d’un général de division sur décision de Bonaparte[3].

Il était cependant toujours l’objet de surveillance policière, le journal Le Courrier républicain signalait de façon erronée sa présence à Paris en thermidor an V (  fin juillet 1797 )[4] : « Paris, 4 thermidor. Tout est calme, et cependant il n’est personne qui ne s’attende à quelque prochain événement. Il est incontestable en effet que l’ouverture du club dit Cercle constitutionnel a relevé l’espoir du parti anarchique, et de suite on a vu reparaitre audacieusement dans les lieux publics les plus féroces montagnards de la Convention, les Thirion, Hentz, Francastel, Foussedoire, Escudier, Milhaud, Choudieu, Louchet, Châles, Fayau, Antonelle, etc. On connait les talents révolutionnaires de ces êtres-là […] »

Le couple Chasles-Halma eut trois enfants survivants : Philarète Euphémon, né à Mainvilliers le 6 octobre 1798, futur critique littéraire et professeur au collège de France[5]. Les deux autres enfants du conventionnels naquirent à Paris quelques années plus tard Stéphanilla et Hilaris ( un garçon ) nés entre 1802 et 1804[6] En 1800, on ne connait pas la date exacte, le couple était rentré à Paris, secrètement, semble-t-il. Ils[7] vécurent dans l’île de la cité, rue Marmousets.

 

 

 

 



[1] PICHOIS, DAUTRY. Le conventionnel Chasles et ses idées démocratiques. Aix-en-Provence : éditions Ophrys, 1958. P. 107. Archives familiale numéroté LC 758 par les auteurs.

[2] Actuellement il existe une rue de Poiffonds et une rue Philarète Chasles qui lui est voisine, sur la commune de Lucé à proximité de celle de Mainvilliers.

[3] Ce traitement s’élevait à 7 000 Francs mais de fait il ne touchait que 3 000 f. Référence dans PICHOIS, DAUTRY. Le conventionnel Chasles… Page 11.

[4] Paris pendant la réaction thermidorienne, vol.4, p. 238.

[5] Un premier garçon était né à Mainvilliers le 27 avril 1797 mais ne survécut pas deux mois. Un troisième enfant, une fille,  naquit le 14 janvier 1800 mais mourut deux semaines après, son acte de naissance porte la signature de Vadier, exilé alors à Chartres.

[6] Michel Chasles, le géomètre et  père de la relation portant son nom, est son neveu.

[7] Selon  un rapport de police du 10 octobre 1801 cité dans A. AULARD. Paris sous le Consulat : Recueil de documents pour l’histoire de l’esprit public. Paris : 1903-1913. Tome II, p. 568.

 

 

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