Jacques Pierre Michel Chasles ( 15 ) : maire de Nogent-le-Rotrou, conventionel, Montagnard, prêtre défroqué...
Chasles : un député anti-girondin.
Si l’inscription politique de Chasles au sein d’une des « factions » de la Montagne reste conjecturel, ses attaques contre la Girondes furent biens réelles, d’autant que les principaux chefs de file des Girondins, Brissot et Pétions étaient issus de la bourgeoisie chartraine qui s’était montrée hostile à Chasles et son journal durant les années 1790-91.
Ainsi, dès le 20 novembre 1792, il dénonçait, dans une séance de la Société des jacobins, les agissements des brissotins dans les départements et plus particulièrement en Eure-et-Loir. Dès le début de séance, une lettre envoyée par le Club national de Bordeaux suscita des débats. Ce Club demandant à la Société de Paris de lui faire parvenir la feuille périodique de Louvet, La Sentinelle[1]. L’évêque de Nevers ( Guillaume Tollet ) intervint pour demander aux Jacobins de Paris que la Société « désabuse » les bordelais sur le compte de la « faction louvetine ». Chasles lui succéda à la tribune pour dénoncer les agissements de la « faction brissotine » dans les départements :
« La Société est convaincue qu’un des objets les plus dignes de sa sollicitude est de connaître quel est l’esprit public des départements ; je vais lui en présenter quelques traits propres à le caractériser. On vous a lu hier une lettre écrite par Paganel dans son département[2], par laquelle il cherche à répandre l’alarme et à inspirer de fausses frayeurs aux esprits inquiets des citoyens éloignés de Paris. Eh bien, ce qu’a fait Paganel pour altérer l’esprit public dans son département, un grand nombre de députés le font dans leurs départements respectifs.
Les assemblées électorales étant une époque très précieuse pour la faction brissotine. C’est à cette époque qu’on espérait mettre en jeu la révocabilité ; on espérait que des adresses viendraient à la Convention pour exclure de son sein les députés les plus patriotes. Cependant on a vu peu d’adresses des corps électoraux. C’est une nouvelle victoire des Jacobins : car, s’ils n’avaient pas eu le courage de dire tout ce qu’ils craignaient sur le système du fédéralisme, sur les intrigants de la Convention, la faction brissotine aurait eu un succès assuré. Je cite en preuve des faits que je viens d’avancer, ce qui est arrivé dans l’assemblée électorale du département d’Eure-et-Loir : on y a dénoncé un député de ce département comme Jacobin ami de Marat[3] ; l’assemblée électorale a délibéré s’il y avait lieu à révocation dudit membre. Je donne l’éveil à la Société sur cette nouvelle manœuvre de l’intrigue, afin qu’elle prenne des moyens pour la déjouer. Je finis par apprendre à la Société que le député qu’on a voulu révoquer, c’est moi. ( Applaudi. ) »[4]
Il serait, cependant, erroné de ne voir dans l’opposition de Chasles au « parti » girondin qu’une rancune mal digérée, il s’opposait à l’ensemble du groupe girondin et non aux seuls girondins élus de l’Eure-et-Loir. Cette opposition prenait ses racines dans des options politiques radicalement antagonistes.
Au cours de la même séance des Jacobins, le 20 novembre 1792, Roland, ministre de la justice, était accusé, par l’évêque de Nevers, de ne pas avoir fait exécuter un acte d’accusation de la Convention à l’encontre de l’ex-ministre, Lacoste, suite à la découverte de papiers trouvés aux Tuileries. Goupilleau se plaignait du fait que Roland avait agi sans en informer les commissaires de l’Assemblée chargés de faire l’inventaire des papiers de Louis XVI ( c’est-à-dire lui-même et le député Laloy ), il laissait entendre qu’en agissant de cette façon certains papiers pourraient disparaître. Intervinrent ensuite Basire et Robespierre jeune allant dans le sens de Goupilleau, Robespierre jeune suggérant que non seulement Roland pourrait faire disparaître des papiers compromettant les Girondins mais en rajouter accusant les Jacobins. Chasles intervient à son tour, après Talien, en faisant le lien avec le procès du roi : « Le but des intrigants est de chercher les moyens d’éloigner le jugement de Louis XVI. Pour arriver à ce but, ils mettent en avant mille questions incidentes : c’est un rapport sur les subsistances et une foule d’autres questions propices à éloigner la grande discussion relative au traître Louis XVI. Pendant que le temps sera employé à l’examen de ces objets, par des adresses et différents écrits insidieux on disposera les esprits au royalisme, à la clémence. Je déclare, sur la foi de mon patriotisme, que l’on cherche dans ce moment à corrompre l’opinion publique sur le jugement du roi. Donc je conclus que la Société doit inviter tous ses membres qui sont en même temps députés de faire des affiches semblables à celles de Dubois-Crancé et de Cloots[5]. Je demande que les députés patriotes forment une caisse patriotique, pour faire imprimer tous les écrits qu’ils croient capables d’éclairer l’opinion publique. »[6] La proposition de Chasles ne fut pas relevée, mais les débats continua de « rouler » sur le cas Roland.
Dès le 3 décembre 1792 à la Convention, Chasles mettait en cause Barère de Vieuzac[7], président de la séance, et Guadet[8]. Rühl au nom de la commission des douze[9] fit un rapport sur les papiers trouvés dans l’armoire de fer au château des Tuileries. La première lettre citée ( une lettre de Laporte au roi en date du 19 février 1792 ) mettait en cause Barère. Celui – ci demanda à être remplacé à la présidence de l’assemblée par Guadet afin de pouvoir se justifier. C’est alors qu’intervint Chasles pour demander que Guadet renonçât également à la Présidence car « Le Citoyen Rühl vient de vous dire que 16 des membres les plus distingués de l’Assemblée législative étaient coalisés avec le château des Tuilerie et la Cour de Vienne. Or, je vous demande si Guadet n’était pas un des membres les plus distingués de la dernière législature… ( Violents murmures à droite ; quelques applaudissement dans les tribunes. ) D’ailleurs tous ceux qui ont montré tant de patriotisme dans la Législative sont suspects ( Nouveaux murmures ) »[10]
Après quelques passes d’ armes suite à cette déclaration, la Convention passa à l’ordre du jour par la suite de la lecture des documents et ensuite Barère obtint le premier la parole pour se justifier.
Chasles revint à la charge contre Guadet, dans la séance de la Société des jacobins le 9 décembre 1792. Après la lecture du procès-verbal, Chasles prononça le discours qui suit : « La semaine qui vient de s’écouler a été féconde en matières de réflexions. Je ne dirai pas que ces réflexions doivent être alarmantes, je dis au contraire que nous allons jouir enfin de la liberté. On a vu dans la Convention se développer le feuillantisme ; le jour qui avait été choisi pour développer ce système était celui où cent députés réunis chez Venua, sous prétexte d’un repas fraternel ; c’est depuis ce jour que le patriotisme montagnard a été attaqué, et que nous avons vu de funestes décrets emportés par enthousiasme.
Le citoyen Guadet s’est présenté à la tribune[11] avec une physionomie insultante et un ton théâtral ; il a dit : « Nous sommes tous envoyés par les assemblées électorales, et il est de l’essence de toute « assemblée primaire de nommer ses représentants. » Il s’est attaché à développer ce principe, et il a demandé que les assemblées primaires fussent convoquées pour délibérer sur les députés de la Convention. Cette motion, ainsi présentée, a été accueillie par le côté droit, et une nuée de chapeaux a eu l’air de consacrer le principe de Guadet. La Montagne a frémi, mais aucun n’a pu faire entendre sa voix. Manuel a combattu Guadet, et il mérite des remerciements des patriotes ; je ne prétends pas cependant faire l’éloge de Manuel, car il mérite d’être surveillé ; son patriotisme n’est pas pur, ou est au moins suspect. ( Bravos répétés de l’assemblée et des tribunes : Oui ! Oui ! s’écrie-t-on de toutes parts, c’est vrai ! ) Prieur combat aussi Guadet. Enfin le tintamarre est si considérable que les députés les plus idolâtres de Guadet ont dit hautement que sa motion était propre à allumer la guerre civile dans la République. Cette vérité a été proclamée dans la salle, et, à l’exception de trente membres, tous les députés ont voté contre Guadet. Le président, qui a présidé avec perfidie[12], avait eu l’atrocité de mettre aux voix la motion de Guadet au milieu du tumulte ; mais enfin le rapport du décret a eu lieu. Or, il ne faut pas nous en tenir à cet historique, il faut que les Jacobins se rappellent leur antique énergie, et qu’à l’exemple de leurs ennemis ils acquièrent de nouvelles forces. Nous ne pouvons pas nous dissimuler que nous n’ayons des ennemis cachés. Il est clair que l’on veut créer une autorité despotique entre les mains de Roland pour gouverner l’empire français à l’ombre de la vertu de Roland. ( Une voix : Roland est un coquin. – Applaudi.) Les Jacobins savent bien que la révolution du 10 août ne devait annoncer que la déchéance du roi ; pendant la minorité du prince royal on devait nommer Roland régent, voilà quel était le projet de Brissot. Il n’a pas perdu cette espérance, c’est pour cela qu’il cherche à tromper l’opinion, car tous les journaux sont dans le sens de Roland.
Je rappelle une dernière motion, de faire une masse d’argent, de déposer dans le sein sacré de la patrie une somme considérable dont la destination serait de répandre les lumières dans des départements. Si les lumières ne se répandent pas, l’opinion périra. Je propose donc à mes collègues d’ouvrir une souscription. » Ce qui revenait à réitérer sa proposition du 20 novembre 1792 qui n’avait pas été retenue par la Société, l’information et l’éducation politique des citoyens, tant de province que parisiens, fut d’ailleurs un de ses soucis majeurs.
Chasles termina son discours en disant : « Puisque nos ennemis se donnent des repas pour former des complots, je demande que nous fassions aussi des festins civiques pour nous échauffer mutuellement. ( Applaudi.)»[13] La Société arrêta que, conformément à la motion de Châles, il fut ouvert une souscription dans son sein pour faciliter la propagation des lumières, et elle invita tous les citoyens des tribunes à concourir à cette œuvre patriotique. »
Rappelons que le 11 janvier 1793, lors du procès du roi, Chasles défendit Poultier, à la Convention, alors que l’on demandait que l’impression de son opinion sur Louis Capet ne fut pas publiée en prétextant qu’il aurait calomnié l’assemblée. A cette occasion notre conventionnel fit une déclaration dans laquelle il adressait le même reproche au principaux Girondins : « Il ne faut pas que la Convention ait deux poids et deux mesures. Elle a fait imprimer les opinions de Guadet, de Vergniaud, de Gensonné, de Pétion et de Brissot, qui non seulement ont attaqué le bureau, mais encore une partie de la Convention, et dans lesquelles on a parlé d’un parti désorganisateur en versant à pleines mains le fiel et la calomnie (Murmures ) »[14]
Le 12 décembre 1792, il attaquait, aux jacobins, le projet de Roland de mettre en place un « bureau de la formation de l’esprit public ». Durant cette séance Robespierre montait à la tribune pour dénoncer les intrigants du gouvernement les « Brissotins » et plus particulièrement Roland. Il fut suivi de Tallien appuyant son intervention et de Chasles pour une brève intervention : « Il faut que je vous communique un fait qui vient à l’appui de ce que vous ont dit les préopinants. Roland, comme vous le savez, a fait de constants efforts pour capter l’opinion publique ; il vient d’établir un nouvel établissement connu sous cette dénomination : Bureau de la formation de l’esprit public. Voilà ma dénonciation : elle est propre à faire connaître les vues ambitieuses de Roland. » Bentabole et Basire dénoncèrent également la formation de ce « bureau » le qualifiant de crime de lèse-nation, Bentabole qualifiant l’homme qui était à la tête de ce « bureau » d’ « […] écrivain connu pour ses principes anti-civiques, […] » Enfin Chabot accusait la collusion entre les « Brissotins » et le gouvernement anglais qui, selon lui, cherchaient à faire rétrograder la révolution[15].
Le surlendemain, 14 décembre 1792, il montait à la tribune des Jacobins : « Chasles apprend à la Société que ses lettres ne parviennent point dans son département et qu’il n’en reçoit également aucune nouvelle. Il assure que son département, ne sachant s’il était encore existant, lui a envoyé un courrier extraordinaire pour savoir s’il n’était pas mort. ( Mouvement d’indignation et de surprise. ) Il fut suivi par Basire qui déclarait : « Il est clair que cette manœuvre doit être attribuée à Roland, à Petion, à Brissot, à tous les bourgeois de Chartres. ( Applaudi. ) »[16] Cette dernière remarque de Basire suscita une réaction de Pétion qui adressa une lettre à la Société des jacobins, lettre que Chasles remis lui-même à Saint Just, qui présidait la Société, le 21 décembre. Lorsque Saint-Just annonça cette lettre. Il s’élèva une discussion assez vive pour savoir si on donnerait lecture de celle-ci. Plusieurs ne voulaient qu’on la lût ; mais Chasles craignant, sans doute, d’être soupçonné d’avoir des intelligences criminelles avec Pétion et la faction brissotine, fit observer que cette lettre ne lui avait point été remise par Pétion, et qu’il n’avait aucun rapport avec cet homme-là. Ensuite il demanda la lecture de la lettre pour trois raisons fort remarquables : la première était que Pétion n’était pas encore rayé du tableau des membres des jacobins même s’il ne fréquentait plus depuis longtemps la Société; la seconde, qu’il était important de savoir pourquoi Pétion ne venait pas lui-même dire à la Société ce qu’il prenait la peine de lui écrire ; la troisième raison, que la lettre de Pétion pourrait donner le fil de toutes les intrigues de la faction Roland, dans laquelle il était évident que Pétion jouait un rôle très important. La Société, déterminée par les puissants motifs de Chales arrêta que l’on donnât lecture de la lettre suivante de Petion :
« Citoyen président, le citoyen Basire s’est permis, dans une de vos dernières séances, sur une plainte faite par un membre que les lettres ne parvenaient pas dans le département d’Eure-et-Loir, de m’attribuer cette manœuvre, ainsi qu’à plusieurs autres. Cette impertinence s’est répétée ensuite dans des journaux. Je ne conçois pas comment un homme a assez peu de pudeur pour hasarder des calomnies aussi effrontées. Je ne conçois pas en même temps comment dans la Société il ne se trouve pas des hommes pour défendre ceux qu’on déchire avec lâcheté. Il me semble que mon caractère est assez connu pour que qui que ce soit puisse avoir dans la pensée que je m’abaisse à des moyens aussi méprisables. […] »[17]
La lecture de la lettre de Pétion fut souvent interrompue. Après celle-ci on demandait l’ordre du jour. Chasles s’y opposa, annonçant qu’il allait dénoncer un grand complot contre les Jacobins : « Il est surprenant, dit-il, que Pétion se plaigne de la corruption de l’esprit public : l’esprit public n’est pur qu’aux Jacobins ( Applaudi. ) S’il est corrompu ailleurs, ce sont les Petion, les Brissot et les Rolland qui l’ont corrompu. Qui a corrompu l’esprit public dans le département d’Eure-et-Loir ? C’est Petion, Brissot et leurs adhérents. Pour moi, je fais mon possible pour amener les esprits à la vérité, mais tous mes efforts sont inutiles ; on intercepte ma correspondance pour priver le peuple de mon département des vérités que je pourrais lui faire passer ; on entretient des troubles dans le département d’Eure-et-Loir pour me les imputer. Voilà quelle est la perfidie des Brissotins. Je dois apprendre à la Société que Roland a envoyé considérablement de troupes dans le département d’Eure-et-Loir. Et pourquoi ce grand nombre de soldats dans un pays tranquille et où il n’existe aucun trouble ? Ceci cache un grand complot. Il est bon d’observer que, dans la ville la plus patriote de mon département, à Nogent-le-Rotrou, on a envoyé une force armée considérable ; l’arrivée de cette force a causé beaucoup de troubles et a manqué de faire armer les citoyens les uns contre les autres… Je dois me justifier devant la Société d’une inculpation qui m’est faite par plusieurs membres de la Convention, et surtout par Gorsas : on m’accuse d’avoir fait un journal feuillantin dans le département d’Eure-et-Loir. J’ai fait, il est vrai, un journal dans mon département. Je prie la Société de nommer des commissaires pour en faire l’examen, afin que l’on sache si mes feuilles étaient rédigées dans un style feuillantin. – Avant que la Société discute ma proposition, je dois dénoncer un grand complot qu’avaient formé Brissot, Petion, Roland et tous les Girondins. Pour dissoudre la Société, ils avaient le projet de la rendre méprisable aux yeux des députés, et Brissot avait ici des émissaires pour empêcher la Société de s’occuper des grandes questions de salut public. »
La Société pour se convaincre que Chasles avait fait un excellent journal en 1790 et 1791, nomme des commissaires inspecteurs qui, après avoir fait lecture d’un numéro qu’il a présenté, apprendrons à la Société dans quel esprit Chales l’a rédigé. ( Applaudi. ) »[18] Chasles avait du bien choisir le numéro du Correspondant ou Journal du département d’Eure-et-Loir présenté car la Société ne revint plus sur son journal chartrain.
Le même jour, toujours au club des Jacobin, c’était à Lanjuinais qu’il s’en prenait. Dufourny lut des lettres adressées par la commune de Quimper aux 48 sections de Paris, et la pétition de cette commune aux administrateurs du département du Finistère, afin de faire « […] sentir de quelle manière les départements sont travaillés, il ne sera pas difficile de deviner à quelle intention. » ; « […] les habitants de Quimper ne dissimulent pas aux parisiens qu’ils les croient dominés et atterrés par une faction désorganisatrice, composées d’agitateurs qui veulent influencer la Convention nationale par tous les moyens possibles ; […] » écrivaient-ils dans la première, dans la seconde ils proposaient de « […]voler à Paris […] » pour protéger la Convention et demandait que le procès du roi ne fut fait que par une jugement légal après mûres délibérations et selon toutes les formes. Chasles, occupant le fauteuil par intérim[19], observa que Lanjuinais était député du département du Finistère, dont Quimper est le chef-lieu, ajoutant : « Ainsi il ne doit pas paraître étonnant qu’une telle mesure ait été prise dans une commune influencée, égarée par les principes que l’on connaît à Lanjuinais. Sans doute, c’est aux instigations de cet homme qu’est due cette démarche des habitants de Quimper, et nous devons nous attendre à de pareilles mesures prises par les départements dans lesquels la coalition conserve quelque influence. Je ne dis ceci qu’à titre d’observation, et je crois qu’elle peut vous donner la clef de cette intrigue. » (Applaudi.) »[20]
Le 2 janvier 1793 au cours de la séance du club des jacobins, Chasles annonçait triomphalement que « […] Petion, Brissot et complices, ont fait tous leurs efforts pour corrompre l’esprit public dans son département, mais qu’il a su déjouer leurs complots, que tous les bourgeois de Chartres sont revenus de leur erreur, et qu’il a trouvé le moyen de leur soustraire sa correspondance. (Applaudi. ) »[21]
Chasles ne prit plus la parole à la Société des Jacobins jusqu’à la fin du mois de mars 1793, ce qui peut s’expliquer par son envoi en mission par la Convention dans les départements de Seine-et-Oise et d’Eure-et-Loir pour le recrutement de 300. 000 hommes à partir du 9 mars. Mais aussi par une mission confiée par la Société des jacobins, le 9 janvier 1793. Ce jour-là, la Société décida l’impression et l’envoi d’une circulaire, en date du 7 janvier, aux Sociétés affiliées. Chasles Fut désigné comme député avec Monestier, Bourdon et Drouet[22]. Nous ne savons pas en quoi consistait cette députation, ni comment les députés s’en acquittèrent. Ceci pourrait expliquer le silence de Chasles dans les séances suivantes jusqu’en mars, le 27, bien que Bourdon soit présent aux débats de la Société dans les jours qui suivirent. En ce qui concerne Chasles, nous savons qu’il fit une courte apparition à Nogent-le-Rotrou, le 24 février 1793. Son congé était en date du 19 et il en demandait l’enregistrement « afin que la malveillance n’ait pas de prétexte pour envenimer la démarche qu’il a faite en cette ville comme elle l’a fait à l’occasion de son voyage qui a eu lieu il y a environ trois mois et dont il se réserve d’établir la légitimité des motifs »[23].
Le 29 avril, au cours d’un débat à la Convention sur l’organisation du tribunal révolutionnaire[24], Chasles s’en prit à un autre ténor des Girondin, Buzot. Le soir même, il montait à la tribune des jacobins pour rendre compte des débats de la Convention dans une intervention assez longue qui rendait bien le climat d’extrême tension au sein de l’assemblée[25].
Le 15 mai, à la Société des jacobins, « Châles se plaint des incommodités de la nouvelle salle de la Convention. « J’atteste, dit-il, que la salle nouvelle tuera la Montagne, tuera la République, tuera la Constitution. » Legendre exprime les mêmes plaintes. » Il dénonçait aussi les tactiques utilisées par les président à la Convention pour éviter de donner la parole aux Montagnards[26].
Quelques jours plus tard, le 20 mai 1793, Chasles dénonçait aux jacobins un certain Courcelles : « Le citoyen Châles dénonce Courcelles comme un chef de tripot, qui se vante de manger la soupe chez Buzot, Barbaroux et autres intrigants, et annonce que les président de sections doivent incessamment se porter à la Convention avec tous les clercs de notaires, de procureurs, les commis de bureaux et autres petits messieurs, etc. Ils demanderont la dissolution des Sociétés populaires et particulièrement de celle des Jacobins. « J’ai été, ajoute Châles, instruit de ce projet par un citoyen qui m’a pris pour Salle ; vous voyez qu’on travaille les sections, et qu’il n’y a pas un moment à perdre pour déjouer les complots de nos ennemis. »[27]
Attaquée par une majorité des 48 sections de Paris, par la Commune et le club des Jacobins, l'assemblée girondine, craignant pour sa liberté, décréta, le 18 mai, la création d'une commission extraordinaire, dite Commission des Douze, pour contenir ceux qui l'attaquaient. Composée de douze membres, elle fut chargée d'examiner tous les arrêtés pris depuis un mois par le conseil général de la commune et les sections de Paris, de prendre connaissance de tous les complots tramés contre la liberté dans l'intérieur de la République. Le 27 mai, Marat puis Thuriot demandèrent, à la Convention, la suppression de la Commission des Douze. Seize sections de Paris vinrent alors pétitionner à la Convention nationale contre la Commission. La Convention nationale, sur proposition de Delacroix, décréta la mise en liberté des personnes arrêtées par la Commission des Douze, que celle-ci était cassée et que le Comité de sûreté générale examinerait la conduite des membres qui la composaient. Le 28 mai, Osselin donna lecture du décret de l'Assemblée, pris dans la nuit. De violentes protestations s'élevèrent contre ce décret. Lanjuinais demanda qu'il fût rapporté. Après de nombreuses interventions, la Convention nationale décida qu'il serait procédé au scrutin par appel nominal pour déterminer si le décret serait rapporté. Ce scrutin marquait bien la division de la Convention entre gironde et montagne : 279 députés votèrent oui, 238 non et 244 ne prirent pas part au vote ; cependant un décret fut rendu arrêtant que les citoyens emprisonnés par ordre de la Commission seraient remis en liberté. Parmi les députés d’Eure-et-Loir : votèrent oui, Brissot, Pétion et Giroust ; votèrent non, outre Chasles, Delacroix, Loiseau et Frémanger ; et ne prirent pas part au vote Lesage et Bourgeois, la délégation de notre département reflétant assez bien la division nationale avec cependant un léger avantage à la montagne.
La décision prise ce jour par la Convention précipita l’insurrection des sections parisiennes qui aboutirent à l’arrestation des principaux chefs de la gironde.
Dès le lendemain de l’insurrection, le 3 juin 1793, Chasles demandait à la Société des jacobins de mettre en place un comité chargé de recueillir les preuves de la conspiration girondine. Ce que fit la Société en désignant comme membres de ladite commission : Jeanbon Saint André, Léonard Bourdon, Couthon et Lafaye[28]. Toujours au Club des Jacobins, le 5 juin 1793, il revenait sur ce thème : « L’orateur [ Chasles ] dénonce le plan de fédération dont on reconnaît les traces à Rennes et à Bordeaux ; des commissaires envoyés par les Bordelais ont cherché à donner des ordres à la manufacture d’armes de Tulle. […] »[29]
Le 12 juin 1793 à la Convention, , Méaulle[30], secrétaire, donna lecture de d’une lettre, datée du 10 juin, des administrateurs du département de l’Allier par laquelle ils annonçaient l’arrestation de Brissot par la municipalité de Moulin, ce dernier était muni d’un faux passeport au nom d’un négociant de Neuf châtel en Suisse. Cette lecture fut suivie de celle d’une lettre de Brissot demandant à la Convention d’être entendu par elle. Après un bref débat sur la culpabilité de Brissot, la Convention décréta le renvoi des lettres au Comité de salut public. Chasles prit alors la parole pour demander que la Convention approuvât la conduite de la commune et du comité de Salut public de Moulins relativement à l’arrestation du citoyen Brissot. La Convention adopta cette proposition[31].
Le 12 juillet 1793, Chasles fit une brève intervention, à la Convention, pour demander que le lieu de délibération de l’administration du département du Rhône – et - Loire soit transférer ailleurs qu’à Lyons. L’intervention de Chasles faisait suite à la présentation par Couthon, au nom du comité de Salut public, d’un projet de décret relatif aux mesures à prendre contre la ville de Lyon, projet de décret adopté par la Convention. La Convention décréta la proposition de Chasles[32].
Le 13 juillet 1793, Prieur ( de la Marne ), au nom du comité de Salut public, lit un rapport devant la Convention sur les mesures à prendre contre certains administrateurs du district de Pont – l’ Evêque, département du Calvados. Il proposait le remplacement de ces administrateurs, accusé de fédéralisme[33], ainsi que celui du commissaire national auprès du tribunal de ce district. La Convention décréta ce dernier, Leloup, d’arrestation et qu’il fut traduit à la barre de la Convention, à la demande de Delacroix[34]. Chasles proposa de charger le comité de législation de faire un rapport sur les moyens d’exécuter le décret qui ordonnait le renouvellement des administrateurs rebelles. La Convention adopta sa proposition[35].
Le 22 juillet 1793 aux Jacobins, « Châles se plaint que Saint-Just, Lindet, Billaud-Varenne, dans leur rapport à la Convention, aient oublié les deux principaux coupables du complot contre-révolutionnaire, c’est-à-dire Roland et Gensonné. –[…] » Ce qui lui valut une réponse verte de Robespierre Jeune précisant que le Comité de salut public n’avait pas été chargé de faire un rapport à la Convention, mais de s’occuper de la levée en masse, ce dont il s’occupait activement[36].
Annexes : Lettre de Pétion lue à la Société des jacobins le 21 décembre 1792.
« Citoyen président, le citoyen Basire s’est permis, dans une de vos dernières séances, sur une plainte faite par un membre que les lettres ne parvenaient pas dans le département d’Eure-et-Loir, de m’attribuer cette manœuvre, ainsi qu’à plusieurs autres. Cette impertinence s’est répétée ensuite dans des journaux. Je ne conçois pas comment un homme a assez peu de pudeur pour hasarder des calomnies aussi effrontées. Je ne conçois pas en même temps comment dans la Société il ne se trouve pas des hommes pour défendre ceux qu’on déchire avec lâcheté. Il me semble que mon caractère est assez connu pour que qui que ce soit puisse avoir dans la pensée que je m’abaisse à des moyens aussi méprisables. Je ne vous parle pas, citoyen président, de ce qui se dit contre moi à chaque séance, car depuis quelques temps ma réputation est à l’ordre de tous les jours dans la Société. L’un hasarde une conjecture audacieuse, l’autre un soupçon injurieux ; celui-ci a l’art de me donner quelques éloges pour pouvoir avec plus de sûreté m’accuser de faiblesse ; celui-là me suppose entraîner dans un parti. Ce système de méchanceté et d’intrigue a été suivi avec tant d’adresse et de constance, les mêmes perfidies se sont si souvent répétées et sous tant de formes, que beaucoup d’hommes de bonne foi dans la Société, mais faibles parce qu’ils se laissent entraîner, mais qui ne se mettent pas toujours en garde contre les pièges qu’on leur tend, disent aujourd’hui : « Petion est donc changé ? Qui l’aurait cru ? A qui peut-on donc se fier ? » Les citoyens des tribunes adoptent encore avec plus de facilité ce qu’ils entendent. Ils ont de la peine à croire que ce qu’on soutient à tout moment devant eux avec autant d’audace ne soit pas la vérité. Les bruits qui retentissent dans votre salle se répandent au dehors, et insensiblement il se forme une certaine opinion populaire, fausse et dépravée. Par ce manège, le plus honnête homme du monde peut être métamorphosé en fripon. Demandez à ceux qui se [ …le…] traitent de gueux, de scélérats ( car ce sont là les épithètes les plus douces et les plus familières dont on se sert maintenant ), de quoi ils l’accusent : je leur défie de répondre, ou bien, s’ils le font, ils vous disent un tissu d’inepties, d’absurdités, de faits faux et invraisemblables. Non seulement cet homme vertueux, ce bon citoyen, se trouve injurié, outragé sans aucun motif, mais ses jours mêmes sont menacés. On a la férocité de crier à ses oreilles : A la lanterne ! à la guillotine ! Est-il possible qu’on soit parvenu à corrompre ainsi la morale du peuple ? Et c’est dans un moment où nous allons jeter les bases d’un gouvernement fondé sur la raison, la justice et la vertu !
Citoyen président, que la Société ne souffre pas plus longtemps et des dénonciations vagues et des personnalités et des calomnies. Les ennemis de la Société sont ceux qui la souillent par toutes ces impuretés ; ses vrais amis sont ceux qui désirent qu’elle en soit purgée. Pourquoi tant de bons citoyens ne s’y rendent-ils plus ? C’est que ces scènes les affligent et leur font mal ; c’est que, s’ils ont le courage de parler dans un sens opposé à celui qui domine, ou ils ne sont pas entendus, ou leur voix est interrompue par des murmures ; on les traite ensuite comme des ennemis de la liberté et de la chose publique. S’il est un moment où la Société doit se montrer grande, c’est celui-ci ; s’il est un moment où elle puisse être utile, c’est celui-ci. Que les choses soient à l’ordre de tous les jours, et non pas les personnes ; que la Société discute avec dignité et sans relâche les grands objets qui intéressent la nation entière. »
L’intervention de Chasles à la séance des Jacobins du 29 avril 1793.
Présidence : Albitte.
« Chales. Hier, par un pressentiment très particulier, nous disions : « La séance de demain sera très orageuse ; nous ne savons pas ce qui se passera, mais il y aura du bruit. » Je me présentai à dix heures précises ; la porte était fermée ; la sentinelle me dit que la séance n’était pas commencée ; j’ouvris la porte et je fus convaincu du contraire. Louvet, Buzot et Barbaroux étaient déjà à leur poste. Buzot fit une jérémiade sur le Tribunal révolutionnaire ; il s’apitoya sur le sort des sans-culottes que ce Tribunal avait condamnés à mort. On lui répondit, et nos réponses ne parurent pas satisfaisantes au côté droit, qui était en force. Heureusement Thuriot arriva, et la victoire se déclara pour nous. Cette séance est une des plus belles qui aient encore lieu, car les scélérats sont démasqués de manière à ne pouvoir plus tromper les départements. Un quart d’heure avant midi, Marat a demandé la parole, et tout le côté droit s’est levé pour ne pas l’entendre ; l’heure de midi a fourni le prétexte du grand ordre du jour, mais un décret a assuré la parole à Marat pour demain.
La discussion s’est engagée sur la mesure de justice prise à l’égard des vingt-un députés qui se trouvaient chez Duprat au moment où Mainvielle et ses deux complices ont été arrêtés.
M. Guadet a tellement embrouillé la question qu’on ne s’y est plus reconnu. On a vu un projet très formé de précipiter la Convention dans un avilissement qui devait opérer sa dissolition.
On a refusé la parole à Thuriot. On a posé la question de manière insidieuse. Delacroix a parlé, et la Montagne s’est à peu près ralliée à son opinion.
M. Gensonné, qui a la tête très féconde en projets de contre-révolution, que je crois le premier de tous les traîtres, car Dumouriez est à mes yeux infiniment moins coupable que lui, M. Gensonné, dis-je, a profité d’un moment pour demander l’appel au peuple.
La Montagne s’est tenue calme, et Gensonné a été battu par le seul calme de la Montagne. Delacroix a dit de grandes vérités. Il a couvert nos ennemis de confusion ; il les a réduits au silence, mais il a fini de la manière la plus détestable ; il a dit que la convocation des assemblées primaires ne lui paraissait pas effrayante pour les patriotes, mais c’était sous la condition qu’aucun membre de la Convention actuelle ne pût être nommé. Le silence de l’indignation a répondu à Delacroix.
Thuriot s’écrie : « Tu te trompes, Châles ; voici la vérité : lorsque Delacroix était à la tribune, plusieurs membres l’ont menacé de demander les assemblées primaires ; alors Delacroix a dit qu’on consentirait à cette convocation, sous la condition que ceux qui la demanderaient renonçassent à être réélus. Ainsi vous voyez que cette renonciation ne s’appliquait qu’au côté droit. J’ai cru devoir donner ces éclaircissements, afin qu’un patriote estimable ne perde pas, en un instant, le fruit de ses travaux.
Chales.- Si je me suis trompé, c’est par excès de patriotisme, et je suis enchanté de rendre justice à Delacroix. Depuis quatre jours nos ennemis, qui sont ceux de la patrie, n’ont pas voulu laisser aborder la question des subsistances, et, s’il arrive des malheurs, on ne doit s’en prendre qu’à eux, parce que les patriotes ont fait tout ce qui dépendait d’eux. »[37]
[1] Journal d’inspiration girondine, feuille de Jean-Baptiste Louvet de Couvray.
Ce dernier fut élu le 8 septembre 1792 député à la Convention par le département du Loiret, à la huitième place sur neuf ( avec 323 voix sur 350 ). Marqué par des convictions républicaine et athées, il s'aligna sur les positions des Girondins et prononça, le 29 octobre 1793, une attaque contre Robespierre ( publiée sous le titre A Maximilien Robespierre et à ses royaliste ). Lors du procès du roi, il se prononça pour l'appel au peuple, contre la peine de mort et pour le sursis. Le 15 avril 1793, les sections de Paris réclamaient sa mise en accusation. Après les journées des 31 mai et 2 juin 1793, qui aboutirent à la mise en accusation des Girondins, Louvet se cacha à Caen où il tenta en vain de dresser la Normandie contre la Convention avant de passer en Bretagne puis en Gironde avec Guadet. Il finit par rejoindre Paris le 6 décembre 1793 où il se cacha plusieurs mois. En février 1794, il passa en Suisse. De retour à Paris en octobre 1794, il ouvrit une librairie en association avec la veuve de Gorsas au Palais-Royal. La 18 ventôse an III ( 8 mars 1795 ), un décret réintégrait les Girondins à la Convention. Il siégeait à l'assemblée dix jours plus tard.
[2] Le lot-et-Garonne.
[3] Chasles parle de lui-même.
[4] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 4, page 495 à 496.
[5] Ici Chasles cite l’exemple de deux députés Jacobins.
[6] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 4, page 497 à 501.
[7] Alors député des Hautes-Pyrénées, un des « chefs » de la "Plaine", avec Siéyes et Cambon. La découverte des papiers trouvés dans l'armoire de fer des Tuileries après la 10 août le mettait directement en cause avec d'autres députés. Cela s'ajoutait à son passé d'ancien feuillant et d'habitué des salons orléanistes. Marat le comptait parmi les faux républicains, en juin 1793 : " Barère est l'un des hommes les plus dangereux, un politique fin et rusé, habitué à nager entre deux eaux et à faire échouer toutes les mesures révolutionnaires par l'opium du modérantisme." En mars 1793, il se rapprocha de la Montagne, entra au Comité de salut public dès avril 1793 où il siégea durant tout l'an II.
[8] Elu du département de la Gironde, fondateur des « girondins » avec Gensonné et Vergniaud.
[9] il s’agit d’une commission de douze conventionnels chargés d’inventorier les papiers de l’armoire de fer, cette commission ne doit pas être confondue avec la commission extraordinaire de douze établit en mai 1793.
[10] Archives Parlementaires, LIV – 64.
[11] Chasles évoque la séance de la Convention du même jour, 9 décembre 1792 ( Moniteur, XIV, 701 ).
[12] Barère.
[13] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 4, page 563 à 565.
[14] Archives Parlementaires, LVI – 728.
[15] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 4, page 573 à 577, la brève intervention de Chasles se situe à la page 576.
[16] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 4, page 585.
[17] Voir en annexe : la transcription intégrale de cette lettre.
[18] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 4, page 603 à 606.
[19] Le président en titre était Saint Just, on ne sait pour quelle raison Chasles le remplaça au cours de cette séance.
[20] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 4, page 607 à 609.
[21] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 4, page 640.
[22] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 4, page 666.
[23] A. M. Nogent – le – Rotrou 1 D 2, feuille 45.
Nous n’avons, à ce jour, pas trouvé trace de ce précédent voyage qui ce serait déroulé vers novembre ou décembre 1792, peu de temps après l’élection de Chasles à la Convention et au moment des élections municipales qui portèrent Hilaire Vasseur, beau-frère de Giroust également député nogentais, à la tête de la mairie de Nogent-le-Rotrou.
[24] Les Montagnards étaient parvenus à faire instaurer le Tribunal criminel extraordinaire, le 10 mars 1793, et le Comité de salut public le 6 avril.
[25] Voir en annexe la retranscription de cette intervention.
[26] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 5, page 191. Ces propos confirmaient le début de son intervention à la même Société lors de la séance du 29 avril 1793.
[27] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 5, page 201 - 202.
[28] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 5, page 226.
[29] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 5, page 229.
[30] Député montagnard d’Ille et Vilaine.
[31] Archives Parlementaires, LXVI – 450.
[32] Archives Parlementaires, LXVIII – 622.
[33] Le fédéralisme désigne le soulèvement d’un certain nombre de départements suite à l’élimination des Girondins de 2 juin 1793. L’affrontement entre Montagnards et Girondin culmina ce jour-là lorsque, sous la pression des Sans-Culottes insurgés, la Convention vota l’arrestation de 29 députés girondins. Une partie d’entre-eux s’enfuit alors en province où ils pouvaient compter sur des appuis. Quelques régions entrèrent alors en rébellion, l’insurrection toucha surtout la Normandie, le Bordelais, le Lyonnais et le Midi. Ces insurrections intervenaient au moment où le gouvernement révolutionnaire affrontait la coalition européenne et la guerre de Vendée constituait un véritable « coup de poignard dans le dos de la République ».
[34] Député d’Eure-et-Loir, proche de Danton.
[35] Archives Parlementaires, LXVIII – 678.
[36] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 5, page 310 - 311. Aulard précisant que cette réponse était « […] adressé à Chasles mais aussi à d’autres membres,[…] »
[37] AULARD, F.-A. Recueil de documents pour l’histoire du club des Jacobins de Paris. Tome 5, page 169-170.