Chasles (6) : maire de Nogent-le-Rotrou, Conventionnel, montagnard, prêtre défroqué,…
Jacques Pierre Michel Chasles (6) : maire de Nogent-le-Rotrou, Conventionnel, montagnard, prêtre défroqué,…
Suite de la biographie d'un acteur de la période révolutionnaire, pas un des personnages de premier plan connus de tous ( « les grands hommes » ) mais un acteur de second rang, certains diront un troisième couteau même si, dans un ouvrage du début du siècle actuel, Sergio Luzzatto a pu le classer parmi les députés Montagnards thermidoriens les plus clairvoyants.
Aujourd'hui nous abordons sa fonction de principal du collège de la ville, fonction qui passa bien vite au second rang du fait de l'état de délabrement dudit collège et de l'absence d'élèves. Cependant pour Chasles la pédagogie fut une de ses activités de prédilection.
A Nogent-le-Rotrou (2) : Chasles principal du collège.
Il ne s’intéressa pas beaucoup, semble – t – il, à ses fonctions de principal du collège. Celui – ci n’avait déjà que peu d’élèves avant son arrivée, à la rentrée suivante il se trouva presqu’entièrement déserté.
Des pétitions émanant de quelques citoyens se plaignirent de cette situation. Chasles se présenta devant la municipalité le 5 septembre 1791 pour demander que la ville réparât les bâtiments du collège, celle-ci renvoya, sur l’intervention du maire de l’époque, au district avançant le manque de fonds auquel devait faire face la commune :
« Et ledit Jour audit an dans ladite aSSemblée est comparu le S. Châles principal du collége de NoGent le rotrou lequel a déclaré qu’etant dans les dispositions les plus Fermes de mettre le collège de la dite ville en activité + [ en marge : + autant qu’il dependra de lui ], il requieroit le corps municipal de Faire Faire les reparations les plus nécéssaires et les plus urGentes à la maiSon dudit collége;
Et à l’instant M. Le maire a repondu que cette Ville etant oberée depuis plusieurs années en ne Sachant trouver aucun moyen non Seulement pour subvenir au payement des dettes qu’on a laiSSées au corps municipal actuel, mais même aucunes reSsources pour subvenir auX besoins les plus preSants relatifs à l’adminiStration de l’hôtel commun, qu’avant de pouvoir Statuer sur la demande du S. Châles principal de ce collége il convenoit d’en communiquer a M. M. du directoire de ce District pour par euX après l’avis du directoire du département etre Statué Sur ce qui Sera bon et a Signé..//
.//. J. Crochard
Maire
Surquoi le corps municipal, oui le procureur de la commune, mais même aucunes reSsources pour subvenir, mais même aucunes reSsources pour subvenir [ sic ], prenant en considération la petition de la petition du Sr Châles, a arrêté d’inviter M. M. les adminiStrateurs du directoire du district de prendre en Consider de Solliciter du département de vouloir bien autoriSer l adminniStration municipale a Subvenir auX frais de l adminiStration provincialle du diStrict auX depenses qu’eXigE imperieusement l’etat defecteux de la maiSon du collège de nogent, dont acte. trois mots rayés nuls.
Baugars Gallet Fils J. Marguerith Baudoüin
Dagneau P.re Lequettte
P.r de la C. Fauveau
S.e »[1]
Chasles protestait devant le district, le 3 novembre 1791, que la municipalité de Nogent ne faisait rien pour restaurer les bâtiments du collège, empêchant toute reprise de son fonctionnement[2].
En mars 1792, il présentait, au district de Nogent – le –Rotrou, un mémoire, afin de redonner sa pleine activité au collège. Il préconisait de réparer les bâtiments, d’abandonner les revenus de l’établissement à la nation et d’ « établir un plan d’études analogue aux circonstances actuelle et aux besoins locaux », enfin de transférer l’école militaire de Thiron – Gardais dans le collège de Nogent pour en faire une école nationale.
Par la suite, il ne fut plus question du principalat de Chasles qui délaissa ses fonctions.
Toutefois en novembre 1792, il envoya au département d’Eure – et – Loir une pétition pour conserver sa place de principal. Les électeurs de l’assemblée primaire du district venaient de procéder à son remplacement le 19 novembre. L’arrêté départemental du 22 décembre 1792 lui donna satisfaction.
[1]Archives Municipales de Nogent, 1D1, 151 et 152° feuillets.
[2]Le collège était en partie délabré et la commune n’avait pas les moyens de faire faire les réparations nécessaires. Enfin 1 400 #, que l’évêque versait au Bureau d’administration, avaient « disparues », ce qui peut expliquer les débuts du conflit entre Chasles et cette administration qui gérait le collège et l’Hôtel – Dieu.