Maurice Dommanget, auteur  d’un petit ouvrage consacré à Jacques Roux et Pierre Dolivier[1], à la fin d’un ouvrage consacré au curé Meslier[2] s’interrogeait sur la pertinence  du terme «  curé rouge » :

«  Certains termes forgés par les historiens comme représentatifs d’un mouvement de masse ou d’un courant d’idées sont historiquement  faux.[…], tel est le terme de « curé rouge » pour désigner les prêtres qui, au XVIII^e siècle et surtout pendant la Révolution, se sont placés à l’avant-garde du clergé en fait, en parole ou en écrit. Le terme, d’ailleurs, est vague et prête à équivoque. Il y a eu, il y a des curés rouges se tenant sur le seul terrain philosophique, c’est-à-dire des prêtres qui se sont débarrassés des préjugés religieux, mais conservent des préjugés sociaux. Il y a eu, il y a des curés rouges sur le plan social qui se sont débarrassés de tout ou partie des préjugés sociaux, mais conservent des préjugés religieux. Il y a enfin des curés rouges intégraux, si l’on peut dire, débarrassés à la fois des préjugés religieux et des préjugés sociaux. Tel fut, dès le règne de Louis XIV, Jean Meslier »[3]

Et pour  le paraphraser nous rajouterons, tel fut durant la Révolution française Pierre-Jacques-Michel Chasles ancien ecclésiastique et professeur, maire de Nogent-le-Rotrou, Jacobin, Conventionnel Montagnard, régicide, « maratiste », défroqué, thermidorien mais fidèle à la Montagne…jamais repenti !

D’ailleurs Maurice Dommanget, le prend en exemples quelques paragraphes plus loin : « […]. Au temps de la Sans-Culotterie, en pleine déchristianisation, ces curés réformistes se déprêtrisèrent en nombre, se « sans-culottisèrent » comme on disait alors, et par un jacobinisme ardent s’efforcèrent, suivant les mots de Chasles – l’un d’entre eux qui devint conventionnel – « d’expier le malheur d’avoir été prêtre »[4].