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La Révolution Française à Nogent le Rotrou

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La Révolution Française à Nogent le Rotrou
  • Nogent-le-Rotrou et son district durant la Révolution française avec des incursions dans les zones voisines ( Sarthe, Orne, Loir-et-Cher voire Loiret ). L'angle d'attaque des études privilégie les mouvements sociaux et les archives locales et départemental
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23 mai 2017

Le 3 mars 1791 à Mamers : viande pour le carême (2).

Le 3 mars 1791 à Mamers : viande pour le carême.

Le jeudi 3 mars 1791, le bureau municipal de Mamers procédait à l’attribution du droit exclusif de vendre de la viande de bœuf durant le carême aux citoyens Lagnau et Robert Vendron, en accord avec les bouchers de la ville.

  • Puis sur requête du citoyen Chartier, le procureur de la commune, la municipalité ordonnait aux bouchers de la ville de mener à l’attache sous la halle et sur l’heure les bœufs et autres bêtes qu’ils avaient prévu de massacrer avant le carême[1] pour être « visiter » par les deux personnes désignées pour ce faire.

91-03-03 2 Boucheie carcasse

91-03-03 2 boucherie

«[En marge gauche en haut du feuillet :

Vingthuitième

  Procës  verbal qui

adjuge Lavendition

delaviande Pendant

Le Caresme.        

     /ɳ°351]

aujourd’hui trois mars 1791 devant n

Devant nous Maire et officiers Composant Le Bureau la Presence du Procureur dela Commune Lequel nous aditquil Ɛst absolument nècéSsaire denommer deuxjurés visiteurs Ɛntre Les Bouchers deCette ville Pour voir et visiter Les Bœufs et autres Bestiauxqui SevendentƐndetail Sous les halles et aux Boucherys deCe Lieu Ɛt Ce Pour Letemps d’une année et d`aPrès Les ProPositions et Conventions des Bouchers il à Ɛté arresté que nicolas Lagneau[2] Ɛt Robertvaudron auront Lavente dela Boucherys deCaresme Ɛsclusivement atous Les autres Pour Le Bœuf Seulement. et Pour Parvenir ala nomination des Gardes jurés et alavisitte des Bœufs LeProcureur delaCommune auroitfait Ɛnjoindre aux Bouchers damener aLheures Presente alattache Sous Les halles deCette ville non Seulement Leurs Bouef [sic] mais Ɛncore touttes Les Bestes dont ils doiventfaire LeMaSsacre avant LeCaresme Pour Ɛstre Lavisitte faitte Par Les Personnes nommée Pourquoy il Requiert acte deSaComParution deSes direset deligences [sic] et aSig

                  Chartier

[…] » [3]

91-03-03 2 vue 1

Etc 1 noir

  • Ensuite comparaissaient les bouchers qui annonçaient à la municipalité qu’ils avaient menés sous la halles les bestiaux dont ils devaient faire massacre avant le carême. La municipalité procédait alors à la nommination des deux « gardes jurés » chargés d’en faire la visite durant toute l’année[4] à la fois pour de raisons sanitaires mais aussi certainement pour vérifier la qualité des viandes de bœuf vendues et les prix pratiqués, prix qui étaient fixés par la municipalité au cours de cette même séance. Ces gardes-jurés étaient les citoyens Léonard Chesnel et Pierre Laubretas ou Aubretas.
  • ce procès verbal nous donne des précisions sur ce qu’était la pratique de carême à la fin du XVIII° siècle à Mamers, mais probablement un peu partout ailleurs : seul l’hôpital pouvait acheter de la viande de bœuf à un prix inférieur à ceux pratiqués habituellement[5] et seuls quelques bouchers étaient autorisés à lui fournir cette viande durant la période de jeûn ; d’autre part les bénéficiares de ce droit devaient payer à l’hopital une somme définie par les autorités locales, ici 48#. Par contre s’il était interdit aux autres bouchers de vendre de la viande de bœuf durant le carême, ils pouvaient vendre du veau ou du mouton, on peut donc penser que les restrictions alimentaires ne devaient pas mettre fortement à la diette les pratiquants sauf à considérer que la privation de viande de bœuf constituait une épreuve digne des souffrances du christ ! Or la qualité de la viande de bœuf et son prix étaient surveillés de près par les jurés, comme quoi le bœuf était sans doute considérée comme LA VIANDE par excellence ce qu’elle est encore de nos jours dans l’imaginaire de nombreuses personnes.

91-03-03 2 Marché aux boeufs rouge

« […]

Sonts alinstant ComParus Les Bouchers denommès dans lePrecedent Procès verbal auSsi. Ɛndatte deCejour Lesquels nousont ditavoir mis tous Leurs Bœufs et autres Bestiaux dont ils doiventfaire Le Massacre Cette Semaine alattache et ont Requis La visitte dutout declarant Ɛstre Prest denommer Plusieurs visiteurs Requerant acte deleur ComParution dires et declaratioɳ

Surquoy nous Maire et officiers du Bureau MuniciPal avons donné acte auProcureur delaCommune et aux Bouchers deleur ComParutions dires diligences Requisitoire et déclaration ƐtPour Laventage [sic]qui doit Resulter auProfit de L’hoPital deCette ville dela distribution delaviande Pendant LeCaresme Prochain avons fi LaSomme de quarante huit Livres

Vingt neuvième

qui Lui SeraPayèe Par Celui qui aura La viande de Caresme Laquelle aƐté accordée aux nommés nicola Lagneau et Robertvaudron aux Conditions Par eux dela fournir audit hopital a deux Liards[6] demoins Par Livre avons fait etfaisons deffence atouttes autres Personnes de MaSsacrer vendre et distribuer du Bœuf Leur LaiSsant Seulement Laliberté detuer du veau et du mouton Pendant Cetemps Sous touttes Peines quil aPPartiendra Ɛt Pour jurés visiteurs nous avons Ɛtably Sur LaRequisition du Procureur delaCommune LesPersonnes de Leonard Cɧesnel et Pre Lanbretas[7] Pour Ɛnfaire Les fonctions Pendant une année Cequils onts volontairement accePté et ont Promis Par Serment que nous avons deux Pris deSacquitter dela ditte CommiSsion avec fidellité avons Ɛnjoint auxdits jures devoir etvisiter Ɛxactement Les Bestiaux dont Le maSsacre Sefera ƐnCette ville Pendant Lannée auquel Ɛffetordonnons  atous Les Bouchers deCette ville damener Lejeudy deChaque Semaine Sous Les halles deCette ville Les Bœufs et autres Bestiaux dont ils devront faire Le MaSsacre Pour Ɛstre visité et SaSSurer Sil [mot rayé non déchiffré] ne Sentrouveroit Point deMalades Ɛt quil PuSsent nuire alaSanté duPublic et Ce SousPeine deSaisie, au SurPlus nous avons Sur La Requisition du Procureur delaCommune fixé LePrix delaviande Sçavoir Lalivre de BœufSeul aSix Sols Le Menu[8] Seul aquatre Sols et Letoutensemble a Cinq Sols Six deniers faisons deffence audits Bouchers dedebiter aucuneviande demauvaise qualité Comme Pour Ladrer[9] ouPiq[10] ou Vaux nouvellement nés ny après Lâge determiné Par Les ordonnances aPeine detelle amende aPPartiendra et de Confiscation.

Ɛt Pour que Le Present Soit notoïre disons que lectureƐn Sera faitte Par notre huiSsier de Police

 

trentième

Ou autre quil nous Plaira Choisir ; Cejourdhui et lundy Prochain aux marches et Bout des halles deCelieu

fait etarresté enLhotel deville Par nous Maire et ãu[11] membres duBureau SusditƐt aSsistance de Procureur notre Scre gffer Ɛt ƐnPresence duProcureur dela Commune Les jours et an que deSsus et ont Les Bouchers Signés àla Reserve deCeuxqui ont déclaré ne LeSavoir

françois jh.tremerel              j. pathot                           p aubretas

jeangautier                  c henel                  Louis Langlois

p Cousard               julien lemoine            fleury

                                Besniard

Chartier                                           Leproust Desageux

                                                               Maire

__________________________________

                                             Petithommefils

                                                             Scre Gffe»[12]

91-03-03 2 Foire aux bestiaux 2

91-03-03 2 vue 2

91-03-03 2 vue 3

91-03-03 2 vue 4

Séparation 2


[1] En 1791 la fête de Pâques tombait le dimanche 24 avril et le carême débutait le lundi 13 mars.

[2] Ou Laguau, la délibération suivante ci-dessous nous fait pencher pour la lecture « Lagneau » :

91-03-03 2 détail 1

 

 

[3] AD72 1 MI 1343(R131).

[4] Nomination faite en accord avec les bouchers.

[5] La diminution du prix était de 6 deniers par livre de viande de bœuf vendue 6 sous pour la meilleure qualité, soit une baisse de 8,33%.Dans le cas de la viande de moindre qualité, le menu, la baisse imposée était de 12,5%.

[6] Un liard était une petite pièce valant 3 deniers. Les bénéficiaires devaient donc vendre leur viande de bœuf seulement à l’hôpital à un prix inférieur de 6 denier au prix habituel.

[7] La signature en fin de procès-verbal donne : « Anbretas » ou « Aubretas ».

[8] Il s’agissait sans doute de viande de moindre qualité que la précédente.

[9] Introduire de petit morceaux de lard dans une pièce de viande.

[10] Comme précédemment mais ce peut être autre chose que des lardons qui est piqué dans la viande.

[11] Lire « autres ».

[12] AD72 1 MI 1343(R131).

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