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La Révolution Française à Nogent le Rotrou

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La Révolution Française à Nogent le Rotrou
  • Nogent-le-Rotrou et son district durant la Révolution française avec des incursions dans les zones voisines ( Sarthe, Orne, Loir-et-Cher voire Loiret ). L'angle d'attaque des études privilégie les mouvements sociaux et les archives locales et départemental
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Le Pére Gérard

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23 mai 2017

Le 12 mars 1791 à Mamers : maison Caigné, contribution patriotique.

Le 12 mars 1791 à Mamers : Caigné ne rentre pas dans l’alignement, registre des contributions patriotiques.

Le samedi 12 mars 1791, le maire dressait un procès-verbal qu’il venait d’avoir avec le Sieur Caigné[1] qui refusait de respecter l’alignement de la maison qu’il rebâtissait juste à côté de l’Eglise Saint Nicolas, sur la place des halles, comme il en avait été convenu entre lui et la municipalité lors de la séance du 25 février précédent[2] ( voir ici ).

Le Sieur Caigné justifiait son refus de se soumettre en déclarant haut et fort que le maire n’avait pas « à lui faire la loi » qu’il n’était que ce que ses électeurs, dont lui-même, l’avaient fait et qu’il devait se souvenir de ce qu’il était auparavant. Une argumentation qui dénotait une conception de la démocratie peut-être pas directe mais au moins dans laquelle le pouvoir des élus devait fortement être limité et contrôlé par leurs mandants.

91-03-12 1 Place Carnot 2

«[En marge gauche au milieu du feuillet 35 :

         356

Visitte dela maison

Du Sieur Caigné]

[La main est celle habituelle du p-v 7 mars 1791]

aujourd’hui douze Mars mil Sept Centquatre vingt onze Nous Maire nom Levingtquatre fevrier dernier[3] ParLe Bureau MuniciPal, Comme ComiSsaire PourƐxaminer Surles Conclusion duProcureur de la Commune[4] et en SaPresence Ledevant dela Maison du Sr Jean Caigné M; Laditte maison Située Sur La Place deshalles deCette ville a Costé de Leglise de SØ nicolas[5] que Led. Sr Caigné nousavoit declaré avoir Le Projet de faire Rebastir et a CetƐffet nous demandoit un alignementaleffet dequoy nous nousy SerionstransPor

trente Sixième

Le Lendemain vingtCinqavec Led. Procureur delaCommune Ɛt Lui aurions donné un alignement duquel aurions desSsé Procès verbaldou il Resulte que LeditSieur Caigné Rentrera Ledevant deSa maison dequinze Pouces Plus ou moins Ɛn Se Conformant a lalignementaPartirdelamaison duSr Chardon jusqua Lancienne allée dela maison delui Sieur Caigné Ce aquoy il auroit Paru dans Lintention de Se Conformer

Mais averty aujourd‘hui Par Plusieurs Particuliersqueledit Sieur Caigné auroit Commencè Sa Bastisse SurLancien  alignement et SansSe Conformer aCeluiqui Lui a ƐtéParnous donné nous nous Serions denouveautransPorté avec Le P.r dela Commune Pour ƐnfaireLaverification et arrivés Surle Lieu nousaurions ReconnuqƐn [sic] Ɛffet Led. Sr Caigné Sans Se Conformer alalignement ;alui donné auroit Basty Sur L’Ɛncien [sic]àlignementd'aPrèsquoy nous Laurions interPellé denous déclarer Pourquoy il ne S’Ɛtoit Pas Conformé àLalignementquil nousavoit Lui me demandé etque nous Lui aurions donné, et Parlui nous auroit Ɛté RePondu quil ne RéconnoiSsoit Pas notre àlignement et Ce Croyoit Ɛn droit de Bastir ainsi etquil Continueroit Sa BastiSseque dailleurs il avoit Suivi Les anciens fondemens ; quenefaisant Rebastirqu’une majeure Partie deSa maison il ne vouloit Pasque La Partie quil ne fait Pas Rebastir Ɛxcedast Lautre

Surquoy nous Lui aurions Pondû que Lesanciens fondemens ne lui faisoient Point un droitƐt que Si Pour ne SePas Reculer ou avancer ilne Sagissoit que de ne Bastirqu’une Partie deSa maison alafois

trente Septième

Chasque Particulier qui Seroit dans LeCas de Craindreuseroit deCet ƐxPédiant. quau Surplusa tort Se Pvaloit il de LaPartie Restante dudevantde Samaison  Puisque dans Lavisitte Précédement faitte Cette Partie avoitƐtéjugée mauvaise, Ɛt que Par Le Procès verbal quiƐn avoitƐté dreSséil Lui avoitƐté ordonné delafaire abattre Cedontil Convintluimême Ɛt aujourd’hui Par Lui nous à Ɛté. RePonduquil nétoit Plus dans L’intention defaire abattre Cette Partie que nous n’Ɛtions Pas faitPour Lui faire Laloiquilvoyoit Bien quenous Lui Ɛnvoulions, quenousn’ Ɛtions que Ce qu’on nous avoitfaitPuisque Lui même nous avoit donnè Sa voixque nous devions nous RaPeler Ceque nous Ɛtions auparavan; Surquoy nous nous Sommes Retirés Ɛnlui declarantque nous alions nous Rendre ala maison Commune Pour dreSser dutout notre Present Prosverbal.

fait etarrêstéala maison Commune Les jour etan que deSsus ƐtƐnaSsistance denotre Secretaire Greffierqui a Signé avec nous.          

                             

                              Leproust Desageux

                                           Maire

                                    Petithommefils

                                          Scre Gffe»[6]

91-03-12 1 vue 1

91-03-12 1 vue 2

91-03-12 1 vue 3

Etc 1 noir

  • Puis dans un second temps, l’ancien receveur municipal, le sieur René Renard, venait déposer le registre de la «contribution patriotique» qu’il détenait en ses mains pour que le nouveau receveur[7] pût en continuer la perception.

91-03-12 2 Contribution Loi

«[…En marge gauche en partie basse du feuillet 37 :

            357

Remise du Registre de

La Contribution Patriotique]

aujourd’hui 12mars 1791 nous maire et officiers devant nousMaireSeroit Comparu LeSieur Renè Renard ancien Receveur dela MuniciPalité et nous auroitclaré que Pour Se Conformerala Loi Dècretée Par LaSsemblée nationalle Levingt dedecembre dernier et Sanctionnée Par LeRoi levingt Cinq du même mois[8] ilfait Presentement. Remise auSieur Petithomme filsReceveur ƐtSecretaire Greffier.

trentehuitme

deladitte MuniciPalité du Rolle dela Contribution Patriotique quil avoit auxmains +[ rajout en fin de délibération : + Comme PréPo Par Les Collecteurs] Pour Parlui Conti faire et Continuer LeRecouvrement delaContribution Patriotique. Sous Ses Reserves dela Remise quil Lui Ɛstaccordeè Par Larticle Premièr de Laditte Loi Pour Letemps deSa Gestion # [Pas de rajout repéré #] Sur[9] Ses offresde Comptes delaSommede [pas de montante noté] delaquelle Remise avons dreSsè LePresent Procès verbal dontƐxPédition Lui Sera delivrée Pour Lui Servir etvaloir décharge

fait etarresté Lesjour etan que deSsus ƐnaSsistance de notre Secretaire Greffier quiaSigné avec nous + Comme PréPo Par Les Collecteurs quatre mots Rayès nuls

        Chartier                                            Leproust Desageux

                                                                      // Maire

                                    Petithommefils

                                          Scre Gffe»[10]

91-03-12 2 vue 1

91-03-12 2 vue 2

Séparation 2



[1] L’altercation avait eu lieu avec le maire , le sieur Le Proust Desageux, et le procureur de la commune, le sieur Chartier.

[2] Il est cependant possible que la séance ne retranscrive que le PV d’alignement et que le maire ait été nommé la veille en réalité même si le PV de cette nomination ne figure pas dans les registres municipaux.

[3] En fait il s’agissait de la délibération du vendredi 25 février1791, voir ici.

[4] La présentation du maire semble bien cérémonieuse et précautionneuse. S’agissait-il de justifier sa fonction en prévision de difficultés de la part du Sieur Caigné ?

[5] La Maison en question pouvait se situer à l’emplacement de la grosse bâtisse qui figure à droite de l’église sur la reproduction de la carte postale ci-dessus, s’il ne s’agit pas du même bâtiment.

[6] AD72 1 MI 1343(R131).

[7] Le sieur Petithomme fils également secrétaire-greffier de la municipalité.

[8] Voir le contenu de cette loi :

Décret concernant l'exécution des décrets relatifs à la contribution patriotique.

Du 25 Octobre 1790.

L'assemblée nationale, ouï le rapport de son comité des finances, décrète ce qui suit :

ARTICLE PREMIER.

Toutes les déclarations pour la contribution patriotique, faites en commun par les membres des établissemens réguliers & séculiers, dont les revenus échus avant le premier janvier 1790, & ceux qui écherront par la suite, doivent être perçus par les receveurs de district, conformément à l'article XXVII du 6 août 1790, n'auront d'effet que pour le premier tiers qui a dû être acquitté sur le produit desdits biens ; en conséquence, les membres desdits établissemens seront tenus de faire, chacun individuellement, leur déclaration personnelle, à raison du traitement qui leur a été accordé, à compter du premier janvier dernier, & de payer leur contribution patriotique relativement à ce traitement pour les deux tiers seulement ; savoir, l'un d'ici au premier avril 1791, & l'autre du premier avril 1791 au premier avril 1792, conformément à l'article XI du décret du 6 octobre 1789.

II. Les offres faites par les communautés d'habitans collectivement, soit par délibération ou autrement, pour tenir lieu de la contribution patriotique des habitans desdites communautés, & des déclarations faites par plusieurs particuliers réunis, seront regardées comme non-avenues ; chaque habitant ayant au-dessus de 400 liv. de revenu net, sera tenu de faire sa déclaration, conformément aux articles I & II du décret du 6 octobre 1789 ; & faute de ce faire dans la quinzaine de la publication du présent décret, ils seront taxés d'office, conformément à l'article VI du décret du 27 mars dernier. Pourront néanmoins les habitans qui n'ont pas au-dessus de 400 liv. de rente, & les ouvriers & journaliers sans propriétés, exceptés par l'article XIV du décret du 6 octobre 1789, faire des offres libres & volontaires, & se faire inscrire sur le rôle des contribuans pour telle somme qu'il leur plaira de désigner, conformément audit article.

III. Toutes les déclarations contenant offres de capitaux de rentes, ou autres objets qui ne font point partie des valeurs déclarées admissibles dans le paiement de la contribution patriotique, seront aussi regardées comme non-avenues, & les contribuables tenus d'en faire de nouvelles, ou taxés d'office, ainsi qu'il est prescrit par l'article précédent.

IV. Les corps municipaux & les directoires de district se conformeront, au surplus, à ce qui est prescrit par les cinq premiers articles du décret du 8 août 1790.

V. Les directoires de département statueront sur toutes les demandes en réduction & autres relatives aux déclarations des contribuables, après avoir pris l'avis des directoires de district ; & les réductions qui seront prononcées, seront imputées sur les deux derniers termes, conformément à l'article II du décret du 27 mars dernier.

VI. Les directoires des Départemens seront tenus d'énoncer, dans leurs ordonnances, les motifs qui auront déterminé les réductions qu'ils auront prononcées ; & dans le cas où ils seroient arrêtés par quelques difficultés, ils en réfèreront au Commissaire du Roi, chargé du département de la caisse de l'extraordinaire, auquel ils enverront, chaque mois, un état exact & certifié d'eux, tant des réductions qui auront été prononcées, que du montant des paiemens faits pendant ledit mois, & des sommes qui restent dues ; ils auront soin d'énoncer, dans cet état, le nom des districts & des municipalités dont dépendent les contribuables qui auront obtenu des modérations, & les motifs qui y auront donné lieu.

VII. De ces différens états particuliers, il en sera formé un général, qui sera mis, chaque mois, sous les yeux de l'assemblée nationale, à l'effet de lui faire connoître le montant des déclarations par départemens, celui des paiemens faits dans chacun d'iceux, le retard ou les progrès du recouvrement, & le résultat des mesures prises pour maintenir l'ordre & l'exactitude dans la rentrée de ce secours extraordinaire & patriotique.

[9] Mot en surcharge.

[10] AD72 1 MI 1343(R131).

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