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La Révolution Française à Nogent le Rotrou

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La Révolution Française à Nogent le Rotrou
  • Nogent-le-Rotrou et son district durant la Révolution française avec des incursions dans les zones voisines ( Sarthe, Orne, Loir-et-Cher voire Loiret ). L'angle d'attaque des études privilégie les mouvements sociaux et les archives locales et départemental
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Le Pére Gérard

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9 mars 2023

Le 9 mars 1789 à Mamers : préparation des États-généraux.

Mamers 1

 

Le lundi 9 mars 1789 à partir de huit heures du matin se tenait l’assemblée générale des représentants du Tiers des paroisses du bailliage secondaire de Mamers[1]. Les « députés » des paroisses devaient y porter leurs cahiers de doléances  afin de rédiger le cahier du bailliage. Ils devaient également désigner les représentants du bailliage de Mamers qui assisteraient à l’assemblée du Tiers de la sénéchaussée du Maine prévue pour le lundi seize du même mois. Nous retranscrivons ci-dessous le long procès-verbal de cette assemblée[2]. La longueur de ce texte et les formules administratives répétitives peuvent décourager quelque peu la lecture cependant l’avantage de ce compte-rendu et de donner la liste nominative des représentants des paroisses. Nous pouvons ainsi constater qu’à Mamers les six députés faisaient tous partie des anciennes « élites » bourgeoises qui déjà dirigeaient la ville ou le bailliage et appartenait majoritairement à la magistrature à l’exception d’un négociant[3]. Certaine paroisses rurales désignèrent des représentant vivant aussi dans une ville proche, ce fut le cas de la petite paroisse de Marolette, très proche de Mamers, qui désigna le sieur Jacques Hardouin, notaire royal et son propre syndic municipal tous vivant également à Mamers ; ainsi que de celle de Roullée ( aujourd’hui intégrée à la commune de Villeneuve-en-Perseigne ) qui bien qu’un peu plus éloignée de Mamers envoya trois députés tous habitants également de Mamers dont l’avocat Ygnard de la Gombaudiere[4]. De même la petite paroisse de Chassé ( orthographiée Chassay dans le texte ), proche d’Alençon, élit deux marchands vivant aussi à Alençon. Dans les campagnes, il ne fut pas rare que l’on choisit le syndic-municipal ou un notaire mais la majorité des représentants ruraux appartenaient aux marchands et surtout aux  laboureurs ( signalons la catégorie des marchands-laboureurs qui apparaît souvent… s’agissait-il de laboureurs qui faisaient commerce de blé à assez grande échelle ? ). Les autres catégories paysannes étaient quasi-absentes, sauf dans la petite paroisse de Champaissant ( aujourd’hui intégrée dans la commune de Saint-Cosmes-en-Vairais ) qui désigna un bordager ( qui de fait remplaçait Véron de Forbonnais qui avait d’abord été élu comme représentant du Tiers mais qui en tant que noble préféra se faire suppléer ) accompagné d’ailleurs d’un fabricant de toile, ainsi que dans la micro-paroisse de trente feux de Nauvay ( aujourd’hui toujours commune mais toujours aussi microscopique quant au nombre de citoyens, hors le châtelain et sa famille  ) qui choisit quant à elle deux bordagers.

D’autre part, pour les campagnes, ce document précise le nombre de feux de chacune des paroisses présentes ce qui peut donner un idée, certes vague, du nombre de leurs habitants ou tout au moins de leur importance en cette année 1789 :

 

 

 

« Aujourd’hui neuvième du mois de mars mil sept cent quatre-vingt neuf, huit heures du matin, en l’église Saint-Nicolas, lieu choisi pour la plus grande commodité de l’assemblée ;

Devant nous Joseph Pélisson de Gennes, seigneur du Boulay, Bellenos et autres lieux, conseiller du Roi et de Monsieur, bailli du Sonnois, juge royal civil et criminel, et lieutenant-général de police au baillage de Mamers, le premier des six députés nommés et envoyés de la dite ville à la présente assemblée secondaire que nous présidons, comme premier juge de ce baillage, en assistance de Me Jacques Louis Legoux, greffier en chef au même siège.

Est comparu Guillaume Regnoust, sieur Du Chesnay, conseiller du Roy et de Monsieur, leur conseiller et avocat à ce siège, faisant les fonctions de procureur du Roi, par la vacance de l’office, lequel nous a dit qu’en conséquence de la lettre du Roi pour la convocation des états-généraux, donnée à Versailles le vingt-quatre janvier dernier, signée Louis et plus bas, Laurent de   Villedeuil, scellée du cachet de cire rouge, du règlement y annexé de l’ordonnance de M. le Sénéchal de la Sénéchaussée du Mans, du seize février dernier, dont copies duement collationnées, signées par Brouard, greffier de la sénéchaussée du Mans, à nous remises, en exécution des ordres du Roi, ont été lues et publiées, l’audience de ce baillage tenante, et enregistrées en notre greffe pour être exécutées selon leur forme et teneur, et enfin de notre ordonnance rendue en conséquence le vingt-six du même mois, qui a été publiée au bat de la caisse et cri public, dans tous les carrefours et lieux accoutumés et affichée tant dans cette ville que dans les bourgs, villages et communautés de notre ressort, à la diligence dudit avocat du Roi, pour être exécutée selon sa forme et teneur, qu’il a également fait notifier les dites lettres du Roi et le règlement annexé, ensemble notre ordonnance à toutes les communautés des villes et paroisses de notre ressort, par exploit de Boullanger, huissier à cheval au Châtelet de Paris et de Gonet fils, premier huissier audiencier au siège de police de cette ville, tous deux y demeurans, en date des vingt-six, vingt-sept et vingt-huit février dernier,  en les personnes du procureur du Roi de l’hôtel commun de cette ville et de tous les sindics municipaux des communautés et paroisses du ressort de ce baillage, sans préjudice des autres droits du siège,  avec sommation d’envoyer ce jour devant nous chacune leurs députés conformément au règlement, munis de leurs titres et pouvoirs, pour présenter les cahiers de doléances que les dites paroisses auraient pu rédiger, pour du tout n’en faire qu’un seul cahier, qui confié aux députés qui vont être élus, le porter à l’assemblée générale des trois ordres qui se tiendra le seize de ce mois en la ville du Mans, conformément aux ordres de sa Majesté. Nous a ledit avocat du roi fait apparoir des originaux desdits exploits et notifications, même de ceux qu’il a fait donner aux ecclésiastiques possédant bénéfices, aux ducs, pairs, marquis, comtes, barons, châtelains, et généralement à tous les nobles, possédant fiefs, pour, par ceux-ci se trouver le seize du présent mois en la ville du Mans, à l’assemblée des trois ordres, qui sera tenue par M. le sénéchal de la Sénéchaussée du Mans, et nous a requis acte de sa comparution, diligence et de ses dires, et d’abondant, de ce qu’il requiert encore l’exécution des dites lettres du Roi, du règlement y annexé et de notre ordonnance, ensemble défaut contre les non comparants pour y avoir égard tel que de raison et a signé. Regnoust Du Chesnay.

 

Sont à l’instant comparus : Messieurs :

Michel-Pierre Maignée, lieutenant-général civil et criminel au baillage, et maire de ladite ville.

Joseph Duprey, avocat en parlement et aux sièges royaux de cette ville.

Jean-René Le Balleur, avocat en parlement, notaire royal, Jacques Hardouin Desnos, négociant et Pierre-Michel Le Camusat, avocat en parlement et à ce baillage, tous cinq demeurans en cette ville, faisant avec nous président de l’assemblée, les six députés nommés et choisis pour la ville en conformité du règlement, annexé à la lettre du roi pour la convocation de Etats-Généraux de son royaume.

Julien Dragon, garde, et Jean Collin, laboureur, tous deux demeurans paroisse d’Allières, composée de cinquante-deux feux.

Michel Berthelot, laboureur, et le sieur Plady, notaire et syndic municipal, tous deux demeurans paroisse d’Avennes, composée de quatre-vingt feux.

Le sieur Louis-François Piat, notaire royal et Jerôme Jousselin, marchand, tous deux demeurans paroisse d’Ancinnes, composée de cent trente sept feux.

Jean-Martin Guimard, marchand et Nicolas Renault, boulanger, tous deux demeurans paroisse de Beauvoir, composée de cinquante-cinq feux.

Les sieurs Gohory et Moreau, marchands, tous deux demeurans paroisse de Bleuves, composée de quarante feux.

Pierre Burin et Jacques Morineau, laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Bérus, composée de cinquante-cinq feux.

Jean-Baptiste Chartrain, marchand fabricant de toiles, et Louis Poussin, bordager, tous deux demeurans paroisse de de Champaissant, composée de quatre-vingt-dix feux.

M.e Jacques-Augustin-Léonard Le Comte de Betz et René-Eugène l’Evesque, marchands, tous deux demeurans ville d’Alençon et paroisse de Chassay, composée de cinquante-trois feux.

Julien Regnier et François Perrotel, laboureurs, tous demeurans paroisse de Commerveil, composée de soixante feux.

Louis Trouillet et Michel Gasnier, laboureur, demeurans paroisse de Courcival, composée de cinquante-deux feux.

Alexandre Tison, marchand, et François Girard, absent, tous deux demeurans paroisse de Courgains, composée de quatre-vingt-quatorze feux.

Georges Fontaine et Pierre Richer, marchands et Laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Cherizay, composée de cinquante-deux feux.

Jean Filloche, marchand tailleur, et François Mallet, marchand, tous deux demeurans paroisse de Champfleur, composée de cent quinze feux.

Louis Fleury, laboureur, et Jean Marchand, demeurans tous deux paroisse de Chenay, composée de trente-cinq feux.

Jean Butet, marchand, sindic municipal, et Alexandre Gaullard, marchand, tous deux demeurans paroisse de Contilly, composée de  cent vingt feux.

Me François Le Tourneur, notaire royal et le sieur Pierre Houssay, fils, laboureur, tous deux demeurans paroisse du Chevin, composée de quarante-cinq feux.

Julien Mauchon et Marin Durand, tous deux marchands laboureur, demeurans paroisse de Contre-en-Verrais, composée de cent feux.

Jean Le Hault, laboureur, et Jacques Loistron, fermiers des dixmes, absent, demeurans tous deux paroisse de Grandchamps, composée de cent deux feux.

Julien Le Maire et Pierre Monthéan, marchands et laboureurs, tous deux demeurans paroisse des Aulneaux, composée de cent feux.

Claude Hupier et René Le Gendre, marchands laboureurs, tous deux demeurans paroisse des Mées, composée de quarante-huit feux.

Jean Marchand et Julien Cabaret, marchands, demeurans paroisse de Livet, composée de trente-deux feux.

Charles Blavette et Louis Louastron, marchands laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Louvigny, composée de cent onze feux.

Jean Rigoullet, Nicolas Henriet et François Cottet, marchands, tous trois demeurans paroisse de La Fresnay, composée de trois cents feux.

Me Jacques Hardouin, notaire royal et Gervais Le Gendre, sindic municipal, tous deux demeurans ville de Mamers et paroisse de Marollette, composée de quarante-deux feux.

Marin Durand, père, et Michel Aubry, laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Moncé, composée de cent dix-huit feux.

Louis Royer et Honoré Piat, marchands laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Monhoudou, composée de cent dix-huit feux.

Pierre Louvel et Louis Cœuret, marchands laboureurs, demeurans paroisse de Montigny, composée de vingt-sept feux.

Le Sr Caude Le May, sindic municipal, Me Denis-René d’Orbec, notaire royal, Pierre-Etienne Hardouin et François Fortin, père, tous quatre demeurans paroisse de Notre-Dame de Vair et Saint-Côme, composée de trois cent vingt-six feux.

Jean Boulay, Jean Carré, bordagers, tous deux demeurans paroisse de Nauvay, composée de trente feux.

Jean Deniau et René Jouaux, marchands, tous deux demeurans paroisse du Neufchâtel, composée de cent soixante feux.

Jacques Gallais et Michel Chauvel, laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Notre-Dame du Val, composée de douze feux.

Louis Courat et Gilles Beaufrère, marchands laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Perray, composée de quarante-deux feux.

MeCharles-Désiré Ygnard de la Gombaudiere, avocat en parlement et aux sièges royaux de cette ville, juge de Roullée, Gabriel Mars et Michel Alleaume, sindic municipal, tous trois demeurans ville de Mamers et paroisse de Roullée, composée de deux cent six feux.

Jean Juglau et Julien Guillochon, marchands laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Rouperroux, composée de cent quatre feux.

Pierre Gremillon et Louis Bellanger, marchands laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Sant-Calais, composée de quatre-vingt feux.

Les sieurs Chevalier et Jacques Guihou, marchands laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Saint-Longis, composée de cinquante feux.

Julien Le Day et François Aubert, laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Saint-Pierre-des-Ormes, composée de cent trente feux.

Les sieurs François-Michel Brunet et Gilles Crosnier La Forest, marchands,  tous deux demeurans paroisse de Saint-Pater, composée de cent cinquante feux.

Me Jacques-Philibert Ignard, notaire royal, et Jean-René Dragon, marchand, demeurans tous deux paroisse de Saint-Vincent-des-Prés, composée de deux cents feux.

René Marchand le jeune, marchand, seul nommé pas sa communauté, demeurant paroisse de Saint-Paul-le-Vicomte, composée de trente-deux feux.

Julien-Léonard Peuvret, laboureur, et Julien Lelièvre, représenté par le sieur Charles-Nicolas Renard, suivant sa procuration jointe au procès-verbal de nomination, tous deux demeurans paroisse de Saint-Rémy-des-Monts, composée de cent vingt feux.

François Goupil et François Huard, marchands laboureurs, tous deux demeurans paroisse de de Saint-Rigomer-des-Bois, composée de cent trois feux.

René Romet et Pierre Guy, laboureur, tous deux demeurans paroisse de Thoigné, composée de quatre-vingt-neuf feux.

Nicolas Brière et Michel Pottier, marchands laboureurs, tous deux demeurans paroisse de Thoiré, composée de cinquante-six feux.

Le sieur François Girard, marchand, et Jean Despierres, laboureur, tous deux demeurans paroisse de Vezot, composée de trente-sept feux.

Tous représentant les différentes communautés tant de cette ville que des paroisses du ressort de ce baillage, ainsi qu’il résulte des actes de délibération qu’ils nous ont exhibé, lesquels pour obéir aux ordres de sa Majesté, portés par les lettres données à Versailles, le vingt-quatre janvier mil sept cent quatre-vingt neuf, pour la convocation et tenue de  États Généraux du royaume et satisfaire aux dispositions du règlement y annexé, ainsi qu’à notre ordonnance du vingt-six février dernier, dont ils nous ont déclaré avoir une parfaite connaissance tant par la lecture qui vient de leur en être faite que par la lecture et publication ci-devant faites aux prônes des paroisses de cette ville et autres du ressort de ce baillage, par les sieurs curés et vicaires desdites paroisses ainsi qu’à l’issue des messes paroissiales, au-devant des portes principales des églises desdites paroisses et par les publications et affiches faites au bat de la caisse et cri public en tous les carrefours et lieux accoutumés de cette ville, nous ont offert de prêter le serment auquel ils sont tous tenus, de procéder fidèlement en notre présence d’abord, ou par eux ou par les commissaires qu’ils auront nommés, à la réunion en un seul cahier, de tous les cahiers particuliers qu’ils ont apportés, ensuite à la nomination qui sera faite à haute voix du quart d’entre eux pour assister à l’assemblée générale des trois états qui se tiendra dans la ville du Mans, de les y représenter et pour y porter le cahier de notre baillage et nous  ont requis acte de leurs comparutions, dires, offres et représentations, et défaut contre les non comparans avec le profit tel que de raison, et ont signé.

Maignée,Le Camusat, Hardouin Desnos, Le Balleur, Duprey, Jean Collin, François Gohory ; J-F. Dragon, J. M. Guimard ; Renault, Plady, M. Berthelot, Piat, J. Jousselin, Moreau, J-B. Chartrain, Jacques Morineau, Louis Poussin, Georges Fontaine, Le Comte de Betz, René Eugène Lévesque, F. Perrotel, Louis Trouillet, M. Gasnier, A. Guichon, P. Richer, J. Filloche, François Mallet, Louis Fleury, Alexandre Gaullard, Le Tourneur, Pierre Houssay, Marin Durand, Julien Mauchon, J. Lehault, Le Maire, P. Monthéan, R. Legendre, Julien Cabaret, C. Blavette, Louastron, C. Hupier, J. Rigoullet, N. Henriet, F. Collet, Hardouin, G. Le Gendre, Durand, M. Aubry, L. Royer, Louis Cœuret, Honoré Piat, P. Louvel, d’Orbec, P. E. Hardouin, Le May, F. Fortin, Jean Carré, J.  Deniaux, R. Jouaux, J. Galais, J. Boulay, Louis Courat, Jean Butet,  Alleaume, Ygnard, Gabriel Mars, J. Juglau, Guillochon, Bellanger, P. Gremillon, Chevalier fils, Guihou, François Aubert, Julien Le Day, Crosnier, Ignard, Brunet, J. R. Dragon, F. Goupil, René Marchand, François Huard, L. Peuvret, Romet, M. Pottier, N. Brière, F . Girard, J. Despierres, Regnoust Duchesnay, Pélisson de Gennes et Le Goux.

Sur quoy nous juge royal susdit avons donné acte à l’avocat du roi de sa comparution, dires, diligences, représentations et réquisitions ; avons pareillement donné acte à tous les députés susnommés représentant les communautés de cette ville et paroisses du ressort de ce baillage, de leurs comparutions, dires, offres et réquisitions, avec défaut contre les habitants de la paroisse de Louzes qui n’ont comparu quoiqu’intimés, et contre François Girard, de Courgains, et Jacques Louastron, de la paroisse de Grandchamp, député desdites paroisses et absens non comparans, et le profit tel que de raison. Nous, vérification faite des titres et pouvoirs desdits représentants, avons pris le serment au cas requis de se comporter fidèlement, soit par eux tous ou par les commissaires qu’ils vont nommer, à la réunion en un seul de tous les cahiers qu’ils nous ont  apportés et présentés, ensuite à la nomination qui sera faite à haute voix de vingt-six députés, faisant le quart de tous les représentants qui doivent composer l’assemblée, pour assister à l’assemblée générale des trois états, qui se  tiendra dans la ville du Mans le seize de ce mois, huit heures du matin, de les y représenter et porter le cahier de ce baillage, et avant de procéder à la dite réunion, nous avons également requis acte à l’officier qui nous suit, suivant l’ordre du tableau de notre comparution, comme l’un des six députés de cette ville, et de notre offre de prêter serment, de nous comporter fidèlement à la réunion desdits cahiers et nomination desdits députés, sur quoi nous avocat du roi, faisant les fonctions de juge en cette partie, suivant l’ordre du tableau avons accordé acte audit Pélisson de Gennes de sa comparution et pris de lui le serment au cas requis. Continuant ensuite de procéder à ladite rédaction du présent, nous avons engagé lesdits députés de nommer quatre ou six commissaires pour la réunion desdits cahiers, ce qu’ayant fait ils ont à la pluralité des voix nommé  Messieurs Piat notaire à Ancinnes, Le Comte de Betz, Le Tourneur, Hardouin notaire, Plady notaire, Alleaume laboureur, et Crosnier marchand, pour en notre présence s’en occuper ce jour sans discontinuation, ce que lesdits sieurs ont accepté et ont promis de procéder à la réunion des cahiers en un seul, pour le présenter demain onze heures du matin, en ladite assemblée, à laquelle chacun de tous les représentants présents ont pris intimation volontaire de se trouver. Disons au surplus qu’il sera procédé, en cas d’absence, tant à la clôture dudit cahier, qu’à la réduction desdits députés,  conformément au règlement, sous toutes réserves des droits du siège.

Fait et arrêté par nous juge royal les jour et an, assistance et présence que dessus et de tous lesdits députés qui ont signé avec nous à l’exception de tous les autres sus-établis, qui ont déclaré ne savoir signer, de ce enquis.

[ suivent les mêmes signatures que précédemment ] »

La séance fut alors levée, seuls les six commissaires choisis pour la réduction des cahiers en un seul restant réunis pour travailler à cette réduction.



[1] Assemblée qui se prolongea le lendemain, mardi 10 mars 1789.

[2] L’original est conservé aux A. N. sous la côte Ba 49 et B III, 79 p. 544.

     Nous utilisons la retranscription qu’en a donné Gabriel Fleury ( Gabriel, FLEURY. La ville et le district de Mamers durant la Révolution, 1789-1804. Mamers : imprimerie Fleury, 1909. Tome 1, pages 42 à 48.

[3] Ce terme désignait en règle général un très riche commerçant, la plupart du temps de textile, qui pratiquait le négoce à une très grande échelle, nationale voire internationale, donc quelqu’un qui de toute façon devait être largement à l’abris du besoin..

[4] Ce qui fait que la ville de Mamers n’envoya pas seulement six députés à l’assemblée du baillage mais  bien 11.

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