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La Révolution Française à Nogent le Rotrou

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La Révolution Française à Nogent le Rotrou
  • Nogent-le-Rotrou et son district durant la Révolution française avec des incursions dans les zones voisines ( Sarthe, Orne, Loir-et-Cher voire Loiret ). L'angle d'attaque des études privilégie les mouvements sociaux et les archives locales et départemental
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31 mars 2023

Nogent-le-Républicain le 31 mars 1795 : démission du maître des postes.

Délibération de la municipalité de Nogent-le-Rotrou du 11 germinal de l’an III, jour de la pervenche dans le calendrier républicain (mardi 31 mars 1795).

La municipalité recevait la démission, avec un argumentaire très détaillé des motifs la motivant, du maître de poste de la ville, Pierre Jean Hilaire Vasseur[1] qui déclarait cependant continuer d’exercer pour les six prochains mois. Cette démission était sans aucun doute liée à la mise à la réforme de quatre de ses chevaux (voir les délibérations du 26 ventose/16 mars ici et du 29ventose/19 mars 1795 ).

95-03-31 delib 2 Poste aux chevaux

«[Milieu du feuillet 13 recto]

Eteditjour, SéanCe ténante, Est comparu Pierre jean hilaire vasseur maitre de la Poste aux chevaux de cette commune ydemeurant Rüe dorée, lequel Nous a déclaré etre dans l’intention de Se demettre cejourd’huidela Place de maitre de poste de continuer Encor, a compter de ce jour, ce Service Pendant Six mois Conformement ala loy, avec déclaration Exprêsse que les dits Six mois Revolus, il vendera Ses chevaux Et cessera de conduire aucune voiture En Poste, Pourvú Néanmoins que Pandant[sic] le dit Espace de Six mois on lui Fournisse les avoines Nécessaires a ce genre de Service dont il manque absolument Et quil Ne Peut En manière quelconque Se Procurer : laquelle demission il a Etayé des motifs Suivants 1.° quil N’a Fait aucun Marché avec la République Pour la conduite desdiligences : que la Surcharge Sensible de ces voitures leForce dans des côtes aussi Rapides que celles quil a Parcourù des deux cotés, a Faire atteler huit chevaux Sur chacune d’elles : quil n’a jusqu’à cejour eté Payé que de Six[2], EncorBien quil ait Reclamé aceSujet. 2.° que l’ordre de l’agence des Postes alui transmise n’a Point eté Executé, quil Ne devoit Passer qu’une deligence Par jour a Son Relais : quil En arrive au Contraire deux ala Fois tous les deux jours ahuit heures du Soir : que cette concurrence detravail, Et lapèsanteur Continuellement Excessive de ces diligences outre quelle Extènue Ses chevaux le met Encor dans l’impoSsibilté de Pouvoir Plus longtems continuer Son Service. 3.°quil est Nécéssité de conduire la malle ala porte dudirecteur dela poste dela FertéBernard Et Par la dedétourner Sa Route de deux cent cinquante toises[3] Et dans uneRüe oul’on ne Peut déscendre Sans courir les Plus grands dangers Et comme le Prouve Géometriquement un Plan Envoyé avec une Petition al’agence des Postes que deuxde Ses Malliers Faisant ce Service Perilleux Sont tombés, SeSont Estropiés Et leSont Encor[4]. 4.° que les Pertes considerables quil aEssuyés Sont ala connaissance Publique : quil a Reclamé auprés de l’agence des Postes dans les Formes voulúes Par laloyque ses tentatives justement Fondées Navoient obtenúes aucun Succés : quil lui avoit Seulement eté accordé trois mille livres atitre d’avance Pour trois chevaux quil avoit achetés Et Six cent livres Pour un cheval qui lui est Peri : 5.° Et Enfin quil N’a touché aucune indemnité Sur les Pertes considerables des Fourrages Et Sur le manque desdiligences intercèptées Par les Ennemis delavendée : quil lui est de toute impoSsibilité de Se Pouvoir Procurer ni Fourrage ni avoine Encor Bien quele Prix en Soit Exorbitant Et recoive journellement des augmentations Notoirement Progressives.

desquelles déclaration Etdéduction de motifs ledit Comparant a demandé acte Et Expédition triple d’icelui Pour Par lui les adresser Partiellement a qui il appartiendra Et a Signé.    VaSseur

                                                                                                                  mtre deposte

Surquoideliberant le conseil genéral, l’agent National entendu, accorde acte audit comparant delapresente Sa declaration Etdeduction de moyens Ensemble Expédition dicelui en Nombre Suffisant Pour en Faire tel usage Et les adresser aqui il Conviendra dont acte.

                                                    g.petibon   J C Joubert  Caget

ferrè Bacle                                    A.Jallon        J Sortais

PiChereault                              Beaugas Lejeune   Gsalmon

                           jjallon ainé                       Beaugas lainé

Beuzelin                     Tarenne              Boisard Lainé

     roger leComte

                            Tison

                             Sre.»[5]

95-03-31 delib 2 vue 1

95-03-31 delib 2 vue 2



[1] Ancien maire de Nogent à partir de novembre 1792 jusqu’en 1794, il succédait à Chasles élu à la Convention nationale. Il était par ailleurs le beau-frère d’un autre député nogentais à la convention, Giroust.

[2] Comprendre qu’il était payé pour six chevaux quand il en utilisait, selon ses dires, huit.

[3]Ce qui fait un peu moins de 500 mètres (487,25 m exactement), le détour restait modeste sans préjuger des problèmes de circulation dans les rues étroites du centre de la Ferté-Bernard.

[4] Le rapport rendu à la municipalité le 29 ventôse (19 mars 1795) n’évoquait qu’un cheval mallier blessé et deux chevaux bricoliers blessés également.

[5] Archives municipales de Nogent-le-Rotrou, 1 D3.

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