Le 8 floréal an III, jour des champignons (dimanche 27 avril 1795), le conseil général de Nogent-le-Républicain, réuni en commun avec les administrateurs du district et les membres du comité de subsistance de la ville, arrêtait, dans une première délibération, d’adresser une pétition à la Convention nationale afin d’obtenir des fonds (300 000#) afin d’assurer l’approvisionnement en subsistance de Nogent. Le citoyen Bessirard la Touche était désigné afin de rédiger ladite pétition, ce choix était dicté «[…]par Ses talens ϵt relation particulieres a ϵn assurer le Succés […]».

Puis, il a été dit (on ne sait par qui) « […]que dans le mode adoppour ladélivrance des Bons a Pain dans les Sections Réspectives il S’etoit glissé un abus dont les Suites notoirement Prejúdiciables Non Seulement a Nos faibles Ressources mais ϵncor alaSolution du Prix Principal D’icelles […] » (le ou les locuteurs précisant tout même que les « vices » constatés ne  relevaient nullement de la culpabilité des commissaires de sections chargés de procéder aux distributions de pain), en conséquence l’assemblée arrêtait de réorganiser la distribution des pains aux nécessiteux en substituant les bons manuscrits à des bons imprimés, entre-autres mesures prises.

 

Disette du pain Lesueur

«[Milieu du feuillet 26 verso]

 Aujourd’hui huit Floreal troisieme année delarepublique FRancaise une ϵt indivisible

l’administration de ce district ϵt les Membres composant le comité deSubsistances reunis avec ceux du conseil genéral de cette commune aulieu ordinaire deSes Séances.

il à etedit quelaPosition de cette commune dévenúe Plus ϵffrayante Par ledefaut journellement Progressif deSubsistances préSageoit les plus grands malheurs ϵt Nécessitoit la prompte ϵxecution de moyens majeures : que cet etat déplorable Sembloit encor n`etre Plus Susceptible d’aucun Remede Par l’epuisement totale des Fonds disponibles tant Parles offrandes volontaires de Nos concitoyens que Par les avances Faites Parla république : que Si legouvernement nevenoit promptement auSecour de cette cité Par une Nouvelle avance de Fonds ϵt en proportion deSes Besoins elle alloit Sevoir la victime Forcé des horreurs de la Famine : la matiere mise en déliberation ϵt des habitans de cette commune prise Pour Seul et unique Regulateur du parti apprendre, l’assemblée a arraté [sic] d’un assentiment général, quil Seroit Sur le champ

 

n° 27 g. p.

[En marge face au § ci-dessous :

Petittion ala

convention.]

Fait, au nom des autorités Reunies de cette cité, une petition ala convention Nationale ϵxpositive delaSituationdésastreuse ounous Sommes Réduits ϵtdu Besoin pressant que nous ϵprouvons del’avance dune Somme de trois cent mille livres Soit gratuitement ou moitié atitre d’emprunt pour Subvenir auxFrais ϵnormes des achapts que Nécessite notre approvisionnement.

la Necessité indispensable d’interresser la convention Sur laSituation allarmante de cette commune malheureusement trop mise en ϵvidence, l’assemblée a estimé quil n’etoit pas moins indispensable pour laNegociationde cette affaire deFaire choix d’un Sujet propre par Ses talens ϵt relation particulieres a ϵn assurer le Succés : les Suffrages ϵn conséquence S’etant tous reunis enFaveur du citoyen Bessirard la touche, l’assemblée l’a déclaré commissaire aux Fins de remettre la Petition adressée au nom des autorités réunies ce cette commune ala convention nationale ϵt par ces présentes inverti [sic, lire « investi »] dela pnitude des pouvoirs Nécessaires pour l’objet deSa mission : dont acte

ϵnsuitte il a eté passé al’examen de l’exposé ci aprês dont l’identité connexive avec lapenurie des Subsistances appelle une Surveillance non moins Scupuleuse : il a eté dit que dans le mode adoppour ladélivrance des Bons a Pain dans les Sections Réspectives il S’etoit glissé un abus dont les Suites notoirement Prejúdiciables Non Seulement a Nos faibles Ressources mais ϵncor alaSolution du Prix Principal D’icelles Requeroient une Repression temporaire ϵt continué Sil etoit possible : que Frequement dans ladistribution des dits Bons les commissaires deSection Nullement chargé del èxamen de la realité duBesoin ϵn accordoient au Prejudice dela Necessité, aux ϵpoques marquées, a l’aisance trop Souvent ϵffrontée : que ce vicede Rèpartition Nullement coupable delapart de cesderniers devoit Néanmoins disparoitre ϵt que l’aisance ϵt leBesoin devoient Mutuellement SeSeconder : qu’un autre abus non Moins criminelle [sic], confirmé Parl’expérience, ϵvidemment déstructif desFonds mis ϵn Masse Necessitoit un Nouvel ordre dedistribuer, d’employde Nouveaux Bons imprimés, ϵt la rentrée actuelle de ceux manuscrits ϵt ϵn circulation : la matiere mise endeliberé ϵt le Peremptoire des Raisons yconsignés unaniment convenú l’assemblée conjointement avec les commissaires deSections a cet ϵffet convoqués, a arreté 1.° que tout citoyen Nantis de Bons ϵcrits ala main Sera tenu Sous vingt quatre heures de les Remettre aleur Séction réspectives, Pour yetre changés avec des Bons imprimés, Sous peine d’en Perdre lavaleur : 2.° que cette remise individuelle des dits Bons Sont en meme tems accompagnée del’exhibition partielle dela carte qui Sera a l’instant Numerotée du Numero correspondant auBon a Pain : 3.° que ceux des citoyens Nantis dePlusieurs Bons N’en recevront qu’un proportion de leurs Besoins ϵt pour quatre jours Seulement, l’excedant leur Sera remboursé, ϵtdans les proportions Suivantes, Sçavoir, une maison de quatre personnes pourra recevoir un Bon dedouzelivres ϵt undequatre tous deux Sous le meme Numero.

celle de cinqpersonnes, un de douze ϵt une de huit ϵtSous le meme Numero.

celle de Six, trois Bons de chacun huit.

le meme ordre périodique Sera observé pour les differentes classes Supérieures ϵt Sous les memes Rapports.

4.° que chaque Boulanger Remetteroit tous les Soirs aSon Boulanger aSon commissaire [sic] Réspectif les Bons quil auroit rempli, lesquels Bons Seroient Rangés par ordrede Numéros, ϵt Si lorsde la Nouvelle distribution il n’est rentré qu’un Bon Sur deux ou trois delivrés au meme citoyen le commissaire en concluera avec Raison que leBoulanger n’a Pas eté Suffisamment approvisionné ϵt quil lui Reste encor des Bons ϵn porte Feuille :

5.° ϵt ϵnfin que proclamation des dispositions cidessus arretées Sera dans le jour Faite aux lieux ordinaires ϵt accoutumés ; dont acte.

   jjallon ainé      Lferré       GSalmon      gpetibon

    Beuzelin   ferrèBacle              Caget              Tarenne 

                                       Beaugas Lejeune

  RogerleComte      J C Joubert               Boisard Lainé

                 Palatre        rogerleComte          PiChereault

                                                      P.re Lequette

                                                       P.r delaC.

                        Tison

                        Sre.»[1]

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[1] Archives municipales de Nogent-le-Rotrou, 1 D3.