Le dimanche 27 septembre 1795 à Nogent-le-Républicain : nourrir les gendarmes (2) !
Le dimanche 27 septembre 1795, soit le 5 vendémiaire de l’an IV, jour d4 cheval selon le calendrier révolutionnaire, la municipalité de Nogent-le-Républicain tenait une seule délibération.
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La municipalité organisait une adjudication des fournitures de la nourriture et du fourrage pour la brigade de gendarmerie de Nogent en la maison commune à quatre heures de l’après-midi. Le citoyen LaVeille remportait ladite adjudication et son seul « concurrent », le citoyen Boucher, par ailleurs gendarme, se portait caution de Laveille[1].
«n.°6.7. g. p.
aujourd’hui cinq vendemiaire anquatrieme dela Republique Francaise une Ɛt indivisible.
ala maison commune, quatre heuresde Relevée
Ɛn conséquence de ladéliberation du trois du Courant Pour causesy Ɛtablies, aPrès les annonces faites A Bat de tambour les quatre Ɛtcinq du meme mois pour parvenir al’adjudication au Rabais des vivres p [sic]Ɛt fourrages de la Brigade de cette commune, Nous officiers municipaux dela Commune de Nogent lerotrou reunis avant de Proceder a la reception des encheres, oui & ce Requerant le Substitut du Procureur dela commune avons donné lecture des charges, clauses Ɛt conditions decette adjudicationlesquelles Sont Ɛtdemeurent ainsi concües.
art. 1.er
les Rations tant de vivres que de Fourrages Seront de Bonne qualité : Ɛn cas de contestation ou de Rejet l’adjudicataire en Sera Passible & obligé den Fournir dautres Surle champ Ɛt de Bonne qualité .
2.
les Rations de vivres Sont composeès, Pour un gendarme de Sept quarts de Pain [le quart ou quarteron équivalait à 4 onces soit environ 120 grammes], d`une demi livre de viande, Ɛt dedeux onces[2] de Rits ou legumes.
3.
les Rationsde Fourrages Sont composeès de quinze livres defoin, d’un demi Boissiau d’avoine mesure de Paris[3] : Ɛt cinqlivres de Paille.
aPrèsque les adjudicataires[4] encherisseurs Presens ont dit Bien connoitre lesClauses Ɛtconditions cidessus le citoyen Boucher[5]S’est offert Pour adjudicataire a raison de cent vingt livres Par chaquegendarme Ɛt Par chaque Cheval. le citoyenlaVeïlle[6]a raison de cent dix livres : Ɛtattendù quil ne S’est. Plus Prèsentè d’ Ɛncherisseurs, nous avons adjugéladittefourniture au cit. laVeille a raison de cent dix livres Par chaqueration Complette pourle mois deVendemiaireSeulement[7]
Ɛt aledit Soumissionnaire Signéavec nous# dont acte. les mots laveille
# Ɛt le citoyen Boucher caution ici present Ɛt accepté[8]
Ɛt Boucherrechargés Bon. Boucher LaVeille
Gendarme [abréviation non décjhiffrée[9]]
Mauvrance MarchePPe
Chevrel
Bessirardlatouche Bisson notable
Courtin GSalmon
Pesseau»[10]
[1] Le fait que le seul autre enchérisseur que le citoyen Laveille se portât caution de ce dernier pourrait laisser penser qu’il y eut entente entre les deux soumissionnaires.
Remarquons que le premier enchérisseur et finalement caution du soumissionnaire était lui-même gendarme ce qui pouvait passer pour une garanties que les rations seraient de « bonne qualité »...
[2] L'once est une unité de masse, encore utilisée dans certains pays, dont la valeur est comprise entre 25 et 34 grammes.
[3] Ancienne unité de mesure de volume utilisé pour les matières sèches, le boisseau valait à Paris 12,695 litres.
[4] Mot en surcharge.
[5] Le nom du citoyen en surcharge.
[6] Le nom du citoyen semble également en surcharge.
[8] Rajout en interligne.