Le 13 août 1789 à Mamers : Patrouilles et remerciements à des nobles pour des dons aux pauvres.
Le jeudi 13 août 1789, le comité de sûreté de Mamers prenait deux arrêtés[1]. Dans un premier temps, il ordonnait de faire faire des patrouilles dans la ville pour contrôler les étrangers de passage dans la ville durant toute la durée de la foire de Guibray[2]. Puis il décidait de remercier par écrit la duchesse de Beauvilliers ainsi que les Sieurs de Nogué et de Courcival pour les dons qu’ils avaient fait afin de soulager les pauvres de Mamers ( dons qui s’élevaient à 1 740# ).
« Aujourd’huy treiZiéme d’Aoust mil Sept quatre vingt neuf
Sur la proposition qui a eté Faitte par M. Maignée Maire qu’il paroiSsoit neceSsaire d’Etablir Sur la place de halles # [ rajout en fin de délibération : # ou autres endroits Convenables ] pendant la durée de la Foire de Guibray un Corps de Garde qui depuis cinq heures du Matin Jusqu’à huit heures du Soir Fut obligé de Veiller Sur les personnes Etrangeres qui passeroient en Cette ville, de S informer de leurs noms qualités et demeures et d’arrester Celles qui ne se trouveroient pas avoir de Passeports en regle ou qui donneroient matiere à Soubson [ sic ] contre elles.
[ en marge gauche :
217
Dons aux Pauvres par
M.rs de NogueZ, de Coucival
et Mad.ede beauvilliers ]
a été arresté par Le Comité assemblé que M.des La duchesse de Beauvilliers Et M.rs de Nogué Et de Courcival auroient donné des marques de leur Générosité en Faisant passer auX pauvres de cette ville Sçavoir M.de La duchesse une Somme de trois Cent Livres, M. de Nogué une Somme de douZe cent Livres, et M. de Courcival Celle de deuX Cent quarante Livres que pour Raison de pareils Bienfaits Il Croit qu’il Seroit convenable que le Comité Leur en fit Ses Remerciements par Ecrit.
[ en marge gauche :
218
Patrouille pour La Foire ]
A Eté arresté par le Comité assemblé qu’il Seroit Etabli demain un Corps de Grades composé de cinq Fusiliers Et d’un Caporal ou de tel autre nombre quil Seroit Fixé par le Comité militaire auquel en est ReFFeré, pour par ce Corps de garde Etabli dans le lieu ordinaire Faire Faire patrouille Par deuX ou trois d’entr’eux en differents endroits de la ville, S informer des noms Et Surnoms des Etrangers qui passeront en cette Ville pendant la Durée de la foire, conduire au Corps de garde Ceux qui n’auroient pas des passeports ou qui pouroient estre Soubsonnés [ sic ] de S’estre travestis en Marchands pour passer plus aisément et d’en Faire tout aussitôt leur Raport au Comité militaire pour y estre Statué ainsi qu’il appartiendra.
Qu’il Seroit Ecrit des lettres de Remerciement à M.deLa Duchesse de Beauvilliers et à M. M. de Nogué et de Courcival des Sommes dont Ils ont GratiFFiés Les pauvres de cette ville que les lettres Seroient redigées par M. M. Ygnard Duprey et hardouin qui ont bien vouluS’en charGer.
Fait et arresté à L’hôtel de ville Les Jour Et an que dessus
Caillard De Beauvais
Le CamuSat Hardoüin Chartrain
Lie.t de Maire
Treboil
Receveur
Renard Ygnard Duprey Maignée
Se.reGre. Maire »[3]
[1] Assez curieusement ces deux décisions sont redoublées dans le registre des délibérations.
[2] Foire très importante qui se tenait dans un des faubourgs de Falaise, elle commençait le 15 août et durait quinze jours. Au XVIII° siècle, elle jouait un rôle important dans le commerce textile et notamment des étamines ( voir sur ce sujet : François, DORNIC. L’industrie textile dans le Maine et ses débouchés internationaux. Le Mans : éditions Pierre-Belon, 1955 ). Le dramaturge Alain-René Lesage a écrit une comédie en un acte intitulée La foire de Guibray qui est disponible en ligne sur le site gallica de la BNF :
[3] AD 72, 1 MI 1343 ( R 130 ).