Le 22 juillet 1789 à Mamers : droits d’aides et rumeur de « brigands ».
Le mercredi 22 juillet 1789, la municipalité de Mamers convoquait une assemblée générale des citoyens de la ville pour le lendemain afin de traiter deux sujets, d’abord qu’elle décision il convenait de prendre vis-à-vis du paiement des droits d’aide[1], mais aussi et peut-être surtout qu’elle mesures envisager pour se protéger des « brigands »[2].
«[ en marge gauche, verso du feuillet 10 :
N° 7. A :
Treboil receveur
Pour les droits d’aide]
Aujourd’huy vingt deux juillet mil Sept cent quatre vingt neuf à L’hotel de ville
assemblée a Eté faitte du Corps Municipal En Consequence de L’Invitation de M. Le Maire, a laquelle assemblée Se Sont trouvés Chacuns des Messieurs Maignée Maire, Chartrain Lieutenant de Maire, Malé assesseur, Vielajeu controlleur Et caillard procureur du Roy
auxquels il a été Representé par M Le Maire une lettre Missive adressée a M.M. Les officiers Municipaux par M Desfontaines directeur de la Régie generalle de la ville d’alençon, par laquelle Il annonce que Les habitans de cette Ville Se Sont permis de S’affranchir de payement des droits de la Regie, quoique L assemblée nationnale Eut arresté que les droits actuels continueroient d’Estre perçus jusqu’à ce qu’il En Eut Eté autrement Statué, Et Reclame La protection du Corps Municipal pour Les droits dus par la nation Et qu’il Se Flatte que dans le Moment ou Ses Representants S’occupent du bien public Le Corps Municipal Se Secondera leur alié Et qu’il Se portera à maintenir
onZe
La Conservation des droits de la regie Et de la Sureté de ceux qui Y Sont preposés.
La Matiere mise En déliberation Les oFFiciers Municipaus SusEtablis ont Eté d’avis que la lettre dont Il S’agit Soit Communiquée au general des habitans pour Sçavoir La Cause de l’affranchissement En payement des droits de la Regie Et prendre les moYens de Retablir L’ordre dans La perception de ces droits.
«[ en marge gauche, verso du feuillet 11 :
Contre les Vagabonds ]
ont Egalement arreste Sur les Bruits qui Se Sont repandus qu’il Ci receloit dans divers Cantons du RoYaume Et Surtout dans nos provinces voisines, des vagabonds, gens Sans aveu qui pour troubler Le Repos et La tranquilité publique menacent les deposts publics, les Recoltes Et peut estre Même Les proprietés des particuliers, qu’il Seroit Interessant de prevenir de pareilles Incursions et qu’a Cet Effet Il Sera Referé au general des habitans d’aviser aux Moyens de pourvoir a tous Egards au Repos Et a la Sureté publique, qu’en consequence Il Sera Indiqué une assemblée generale au Lieu ordinaire par Billets d’Invitation Et au bat de la quaisse pour demain vingt trois du Courant deux heures apres midy et qu’apres le Resultat des habitans Il Sera fait Reponse a M. Desfontaines directeur de la Regie. Caillard
pr.r du RoY Treboil Malé
Receveur aSSeSSeur
Chartrain Villajeu Maignée
Lieu.t deMaire Maire »[3]
[1] Droits qui n’étaient plus alors payés par les mamertins, comme un peu partout en France. Ainsi à Nogent-le-Rotrou plus d’un an plus tard, le 20 septembre 1790, la municipalité délibérait à propos de la perception des droits d’aide que de nombreux habitants refusaient toujours d’acquitter et terminait sa délibération ainsi : « La matière mise en délibération les officiers municipaux et notables ont arrêté que M. M. les employés [ de la régie ] seroient invités à Se transporter chez tous les redevables généralement qui les agrées [ les aides ] Sans aucune distinction de claSse, et d'apporter dans leurs exercices la douceur et la précaution que leur dicte leur prudence, reitèrant lesd. officiers municipaux et notables qu'en cas d'inquiétation [ sic ] et de troubles ils Sont diSposés de leur faire preter mainforte, et ont en outre ordonné que leXpédition de la préSente deliberation Sera remise en mains du Controleur, et une autre à M.M. du district afin de leur prouver le zèle des officiers municipaux à executer les décrets de l'aSsemblée nationale, et ont tous signé avec le Secretaire greffier dont acte./. » ( source : Archives municipales de Nogent-le-Rotrou, 1D1 premier feuillet ( du premier registre des délibérations municipales conservé ).
[2] Ici il s’agit bien évidemment des rumeurs qui donnèrent naissance à ce qu’il est convenu de nommer « le grande peur ».
[3] AD 72, 1 MI 1343 ( R 129 ).