Le 11 octobre 1795 à Nogent-le-Républicain : réorganiser la garde nationale.
Le 19 vendémiaire an IV/ dimanche 11 octobre, jour du tournesol selon le calendrier républicain en vigueur à l’époque, la commission provisoire mise en place le 7 octobre précédent en remplacement de l’administration de la commune et du district par les représentants en mission Fleury et Bourdon de l’Oise, se réunissait pour procéder à la réorganisation de la garde nationale de Nogent-le-Républicain. Cette décision faisait suite à la réunion des deux sections de la ville les 16, 17 et ce 19 pour discuter de cette réorganisation.
«[La main n’est celle du greffier/secrétaire habituel]
n.° 70 g.p.
aujourdhui dix neufvendémiaire quatrieme anneé dela Republique française une Ɛt indivisible
ala maison Commune, les [sic] Commission Provisoire Remplacantla Municipalité &le districtde Nogent le Rotrou, Réunie Ɛs Personnes desSoussignés.
a eté donné lecture des Procès verbauxRedigés ParlesdifferentesSectionsde Cette commune assembléès les Seize, dix Sept Ɛt cejourd‘hui auxfinsde Remplirle Vœu dela loydu 22 Prairialdernier[1] Sur la Rèorganisation dela garde Nationaledesdépartemens ; desquels il Résulte que chaque compagnie organiseés Suivant laloycidessus Ɛst ƐtdemeureraRèspectivement Commandée Parles chefs qu’elles SestChoisie, avec distinction de Numeros, Ɛt Portera le Nom de Son Capitaine ainsi quilSuitScavoir,
Chef de Bataillon Mauté-Varlin ; adjudant, Le Camùs, Porte Drapeau, Bouchetdèsmarais.
Compagnie n.° 1.er Le Comte ainé Capitaine, Regnoust lieutenant, michautSouslieutenantSergents, pinceloup, dutertre, jean jallon, manceau Ɛt lamisFils.
Compagnie n.° 2jean gaulardCapitaine, Francois ƐnaultLieutenant, jean chaillou Lieutenant[2]. Sergents. Beaugas lej.eantoine Pasteau, jacques Meunier, Lauriere[3]deshayes, Rousseau tanneur.
Compagnie n.°3.Beaugas ainéCapitaine, Brette Lieutenant, guilletSouslieutenant, Sergents, chauvin marechal[4],Vièllet, Petibon paty[5], mauté armurier, Barrois.
Compagnie n.°4. Felix Fortin Capitaine, galletFils lieutenant, Courcelle Souslieutenant. Sergents lezarderie deshayes, Le Bon, gauthier DubuardCormier loison.
Compagnie n.°5. Bodin, Capitaine, Palatre lieutenant, tardiveau Sous lieutenant Sergents garyFils, Bassière lej.evaSseur Serrurier, Bouillon, margueritte.,
Lacommission arrête quelesdits Proces verbauxresterons DéPosés Ɛs archivesde cette commune pour auBesoin yrecourir. arrete aussi que la garde nationale Sereunira demain neuf-heuresduMatin Sur la Place Pour Reconnoitre leursofficiersƐt ontlesmembres Prèsens Signé.
Rolland Martin /./menou
Pissot
Guillier Jourdaiŋ»[6]
[1] Soit le 10 juin 1795.
Nous n’avons pas trouvé ce décret dans la collection Beaudouin.
Par contre suite à l’insurrection des sections parisiennes de l’Ouest de Paris, dominées alors par les royalistes, du 13 vendémiaire an IV/5 octobre 1795 fut prise une loi le 16 vendémiaire an IV/ 8 octobre 1795 réorganisant la garde nationale parisienne qui fut peut-être étendue à l’ensemble des gardes nationales du pays. Mais il est peu plausible que ce soit cette loi qui était évoquée ici, d’autant plus que le mandat donné à la commission provisoire nogentaise de réorganiser la garde nationale locale avait été donné par les représentants en mission Fleury et Bourdon de l’Oise dans l’article 3 de leur arrêté pris à Nogent et daté du 15 vendémiaire an IV/ 7 octobre 1795 :
« […]
3.° que les armes Remises Par les citoyens de Nogent d’aPres lordredes Reprèsentants Seront deposeés au Bureau dela commission qui en Feradresser un etat. la Commission est autorisée a Rearmer les citoyens quijustifieront de leur Patriotisme Ɛtdeleur dévouement ala Republique. la commission est Ɛgalement chargée dela Reorganisation de lagarde Nationale deNogent demanierè a assurer la tranquillité Publique »
Même si les citoyens Fleury et Bourdon de l’Oisesemblaient parfaitement au fait des évènements parisiens il est tout de même difficile à imaginer qu’ils fussent au courant d’un décret pris le lendemain sauf à imaginer….
[2] Ici il y a sans doute une erreur du greffier, il devrait s’agir de lire « sous-lieutenant ».
[4] « Maréchal » correspondait certainement à la profession, pour le patronyme on peut aussi lire « Chaurin ».
[5] Il s’agit sans doute du quartier du Paty.
[6] Archives municipales de Nogent-le-Rotrou, 1 D3.