Le 3 octobre 1789 à Mamers.
Le samedi 3 octobre 1789 au matin, un membre du comité municipal rapportait qu’il s’était fait la veille au soir une réunion à l’hôtel du roi d’Espagne pour préparer des attroupements ce jour même. Le comité prenait un arrêté interdisant aux tambours de la « milice bourgeoise » de battre la caisse et à tout particulier de tirer des coups de feu de jour comme de nuit. Les attroupements devaient être composés de jeunes gens de la « milice bourgeoise » leur objectif étant d’interdire toute sortie de pain ou de farine dans les villes avoisinantes.
« [ en marge gauche au milieu du feuillet 26 verso :
251
Deffense de former des
troupes sans l’avis
du Comité ]
Aujourd’huY troisieme d’octobre mil Sept Cent quatre vingt neuf
A L assemblée Du Comité Municipal de mamers a eté tenüe en L’audience Lieu ord.re a eté Représenté par un des Membres du Comité que Certains particuliers de cette Ville Se proposent de Faire des attroupements entre de [ sic ] plusieurs Jeunes Gens et particulierement de plusieurs Volontaires qu’on voudroit tirer des Compagnies de la Milice Bourgeoise pour en Composer un Corps particulier, que pour Reussir dans ce projet l’un de ces particuliers en à assemblé un Certain nombre hier au Soir à L’hôtel du RoY d’Espagne, qu’on Ignore ce qui s’Y est passé mais comme Il bon de prévenir de pareils attroupemens estant deffendus par Les Loix de l’État et non authorisés par le Comité de Sureté, Le Membre Faisant la presente motion demande qu’il Soit à L’Instant deliberé Sur Icelle et qu’il Soit Fait deffense à tout tambour de battre la Caisse Sans en avoir obtenu la permisSion et a tout particulier de tirer de Jour et de nuit des Coups de Fusils afin de ne pas troubler Le Repos des habitants de cette Ville et Ce Sous les peines qu’il plaira au Comité de prononcer.
Sur quoY La Matiere mise en dèliberation Le Comité a Fait et Fait deFFense à toutes personnes de quelles qualités et conditions quelles Soient de Faire aucun attroupement particulier distinct des Compagnies de La Milice Bourgeoise Sans Y avoir eté authorisé par Le Comité de Sureté a peine d’estre puni exemplairement.
A Egallement Fait deFFenses à tout tambour de La Milice BourGeoise Sous Les mêmes peines de battre La Caisse et à tous particuliers de tirer de Jour Et de nuit des Coups de Fusils Sous quelque pretexte que ce puisse Estre Sans Y estre authorisé.
Et afin que le présent arresté Soit notoire Le Comité ordonne qu’il Sera ce jourd huY publié au Bat de La Caisse par Le Tambour de Ville dans tous Les Carrefours de cette Ville à ce que personne n’en Ignore.
Fait Et arresté En L’audience du Baillage Lieu ord.re des assemblées du Comité municipal De Mamers Les Jour Et an que dessus.
Le Proust desageux
Levassyer Cailliere prestre pierre Fleur dubois Le Balleur
J Guitrel Lainés P Chauvin Petithomme pere
27.e
Bouteveille L abot Hardoüin desnos odillard
J Mulo
Le Camusat Malé
Lieutenant de Assesseur
Maire
Renard
S.re G.er»[1]
L’après-midi, une seconde délibération donne la clé d’interprétation de l’arrêté pris le matin. En fait l’interdiction des attroupements visait clairement des actions tendant à interdire toute sortie de pains de la ville. Dans un premier temps le comité interdisait aux boulangers de livrer du pain aux paroisses circonvoisines afin de la vendre en priorité aux Mamertins, les boulangers étant menacés de poursuites s’ils ne se conformaient à cet arrêté. Puis en fin de délibération, les membres du comité municipal, sans doute inquiets de leur propre sécurité, requéraient du commandant de la maréchaussée et de celui du détachement de Dragons de placer un homme à la porte du lieu des délibérations du comité chaque jour que celui-ci se réunirait.
« [ en marge gauche au milieu du feuillet 27 verso :
D 2
252
Pour avoir un
Dragon de garde au
Comité ]
Aujourd’’huY troisieme d’octobre mil Sept cent quatre vingt neuf Aprés midy.
PAR L’assemblée du Comité de Sureté tenue en Le lieu ord.re a eté arresté que Le S.r urbain Sergent Boulanger de cette Ville ne pourra # [ rajout en fin de délibération : # ni à tout autre ] Faire passer dans aucune Villes Corconvoisines de Mamers Le pain quil peut +O [ rajout en fin de délibération : +O quils pourront dans ce moment ] avoir CheZ EuX Sans Y estre authorisé par le Comité qu’ils Seront tenus de Le vendre auX habitants de cette Ville parce que à Faute par EuX de ne pas Se conformer au présent arresté Il Y Seront Cités comme Refractaires auX ord.es dud. Comité.
Arreste en outre quil Requerra M M Les Commandants de La Marechausse Et Dragons de nous II0[ rajout en fin de délibération : II0 donner ] chaque Jour un homme pour Faire Sentinelle à La porte de l hôtel de Ville pendant que le Comité tiendra [ sic ].
Fait et arresté à L’audience du Baillage Lieu ord.re des assemblées du Comité Municipal Les dits Jour et an.quatre mots rayés comme nuls.
Levassyer Cailliere prestre Bremont Curé G Peuvret
Bouteveille J Guitrel Lainé
dubois Petithomme pere Le Balleur
pierre Fleur Le proust Desajeux P Chauvin
Treboil
Le Camusat
Lieutenant Renard
de maire »[2]
[1] AD72 1MI 1343 ( R 130) – 110 AC 9, 11, 12 et 13.
[2] AD72 1MI 1343 ( R 130) – 110 AC 9, 11, 12 et 13.