Les Clubs politiques à Mamers durant les premières années de la Révolution( 1791 -1795 ).
Le 21 mai 1791, une délégation de cette société se présentait devant la municipalité de Mamers afin de protester contre le départ du détachement de dragons qui était en garnison dans la ville depuis deux ans dans la crainte de troubles au moment du renouvellement électoral des administrations[2] et ce jusqu’à ce que lesdits troubles « fussent évanouis » (…avant que de n’avoir commencé ). Mais ce ne fut que le 23 de ce même mois que la municipalité enregistra la création de cette société[3].
Quelques jours plus tard, le 11 juin de la même année, la Société de Mamers invitait la municipalité et les citoyens à se réunir en l’église Saint Nicolas après les vêpres afin d’assister à une lecture publique d’une lettre , «[…] demandant que l’on s’arme ou fournisse tous autres moyens pour secourir la patrie, en cas qu’elle soit attaquée par quelque puissance étrangère […] », la Société mamertine appelait dans le même temps les jeunes gens à se porter volontaires pour défendre la patrie et les habitants à subvenir aux besoins en armement par une contribution volontaire[4].
Selon Gabriel Fleury, cette première Société des Amis de la Constitution ne semblât pas avoir été très active après le printemps 1791[5].
Ce ne fut qu’en septembre 1792 que se mit en place une seconde société, la Société des Amis de la Liberté et de l’Egalité, qui eut une vie plus longue et une activité nettement plus intense.
L’initiative sembla être liée à l’arrivée dans la ville d’un commissaire du pouvoir exécutif provisoire[6], le citoyen André-Pacifique Peyre[7] qui se présenta à la municipalité de Mamers le 16 septembre 1792.
Sa commission, datée du 29 août 1792, lui permettait de procéder aux réquisitions nécessaires afin de sauver la patrie. Il s’adressa aux citoyens rassemblée sur la place des Grouas à midi en ces termes : « […] voler aux frontières pour repousser les ennemis de la sainte liberté française[…] »[8]. Ensuite, après s’être fait remettre la liste des engagés volontaires, on lui offrit un banquet – frugal est-il précisé dans le registre des délibérations de l’administration municipale - lequel fut suivi de chants patriotiques.
Le lendemain était fondée une Société des Amis de la Liberté et de l’Egalité, le citoyen Peyre à la tête d’un certain nombre de citoyens mamertins requérait l’attribution d’une salle auprès des autorités municipales aux fins que ladite société y tint ses séances. Les officiers municipaux se félicitant de « […] l’établissement d’une Société populaire à Mamers […] » lui attribuèrent l’église Saint Nicolas pour y tenir ses délibérations. La société se constitua sur le champs et se choisit comme président le citoyen Véron de Forbonnais alors président du Directoire du district siégeant en la ville.
La nouvelle société tint sa première séance le vendredi 21 septembre 1792, premier jours de délibération de la Convention nationale qui abolit immédiatement la royauté[9]. Dans son discours d’ouverture, le président, exposait les principes sur lesquels devait reposer la nouvelle société : « La liberté sera la faculté de faire tout ce qui ne peut nuire à autrui individuellement ou collectivement […] Le lien de la patrie c’est la loi ; et il n’y a d’homme véritablement libre que celui qui vit sous le régime de la loi […] L’infracteur des lois est l’ennemi de tous les membres qui composent la société, puisqu’il attente à la liberté publique[…] Un être plus coupable encore, serait celui qui abuserait de l’exercice de la loi, pour étendre le joug au-delà de son esprit et du besoins qui l’a dicté. Car ce serait affecter une domination injuste sur ses concitoyens et diminuer l’amour que tous doivent porter à la loi ; c’est donc un attentat contre la liberté […] La licence n’est qu’un despotisme furieux. »[10]
D’après ce discours plutôt modéré, bien que balancé, il semble assez évident que ceux qui fondèrent cette seconde Société mamertine, si situaient dans la continuité de la précédente Société des Amis de la Constitution bien qu’au moment de la création de la Société des Amis de la Liberté et de l’Egalité il ne fut jamais fait mention d’une Société préexistante ( d’ailleurs la Société des Amis de la Constitution de Mamers ne faisait pas partie des sociétés provinciale affiliées à l’été 1791[11] à la Société parisienne alors que de nombreuses sociétés de villes proches figuraient sur cette liste : Le Mans bien sûr mais aussi Alençon, L’Aigle, Sées, Saint Calais…).
Cette société populaire fut active jusqu’au décret du 6 fructidor an III ( dimanche 23 août 1795 ) qui ferma « […] toute assemblée connue sous le nom de club ou de Société populaire […] »[12].
Ses séances se tinrent presque tous les jours dans l’ancienne chapelle de la Visitation. A partir de cinq heures de relevée on commençait par la lecture des nouvelles, puis de celle du procès-verbal de la séance précédente ainsi que les adresses des sociétés sœurs[13]. Au cours des débats les discussions portant sur les subsistances arrivaient en tête, cependant il n’était pas rares que des élèves montassent à la tribune pour y réciter des discours républicains ce qui valait aux élèves et aux institutrices mention honorable. Les séances de décadi étaient consacrées à la lecture des lois et textes officiels provenant de la Convention.
Le règlement de la Société comportait vingt-huit articles[14]. L’article premier fixait un âge minimum de 18 ans pour être membre de la Société. Un fois inscrit il fallait être présenté pour être admis et se voir attribué une place marquée. Trois absences consécutives sans justification convenable entraînait la radiation du club. Bien entendu la Société veillait à ce que régnât en son sein la décence, l’ordre et les égards entre ses membres, celui qui jurait était rappelé à l’ordre. Si par hasard un membre arrivait ivre à une séance il était censuré par le président, en cas de récidive il se voyait interdit l’accès aux séance de la Société pour un mois. Il n’y avait pas de cotisation imposée mais le articles 27 précisaient que lorsque les fonds venaient à manquer le président invitait les membre à les « remonter »[15]. Un bureau comportant un président, un vice-président et un secrétaire et un adjoint au secrétaire était élu tous les mois à la majorité relative et tous les six mois étaient élus un trésorier et un archiviste. Les dénonciations devaient être faites publiquement après en avoir informé le bureau, tout membre qui ayant connaissance d’actes contraires aux lois ou mettant en péril la « chose publique » qui ne les dénoncerait pas risquait d’être exclus du club. L’article 7 du règlement était symptomatique du rôle social qu’entendait mener la Société populaire : chaque mois la société nommait par acclamation deux commissaires chargés de visiter et de prendre des renseignements sur « les pauvres honteux, les indigents et infirmes » d’en faire rapport à la Société qui déciderait des moyens à prendre pour venir à leur secours.
L’action de cette nouvelle société sembla seconder de près les administrations locales, notamment celle du district jusqu’à la fin de l’année 1792. Il est vrai que son premier président, Véron de Forbonnais, était également le président du district et lorsqu’il céda sa place au bout d’un an ( fin de son mandat ) ce fut le nouveau président du district, Hardouin, qui le remplaça.
Pour preuve de ces relations « amicales », Gabriel Fleury dans sa brève étude sur cette société citait, en 1909, l’accueil reçu par les députés de la Convention Le Hardy et Couppé venus pour juger les insurgés du 25 novembre 1792[16]. Les membres du district les invitèrent et les accompagnèrent à la réunion de la Société des Amis de la Liberté et de l’Egalite où ils furent : « […] accueilli[s] par les plus vifs applaudissements et par les démonstrations de la plus pure allégresse. L’énergie et l’éloquence persuasive avec lesquelles ils ont prêché au nombreux auditoire qui soupirait après le plaisir d’entendre ses représentants, la soumission aux lois, le respect pour ses organes, l’union, la concorde et toutes les vertus civiques qui caractérisent des républicains, ont électrisé tous les cœurs ; ils y ont peint ces grands principes désormais inséparables du bonheur des Français, La Liberté et l’Egalité, avec des couleurs si aimables, qu’ils eussent fait chérir et vénérer, si déjà leur culte n’y eut été établi. »[17]
Mais la Société mamertine, était secouée, comme la société-mère, par la lutte politique opposant les modérés de l’époque ( les Girondins ) aux radicaux ( les Montagnards )[18]. Très vite des voix discordantes se firent entendre au sein de la Société populaire. D’abord discrètement, ainsi dès le mercredi 26 décembre 1792, le Président de la Société recevait une lettre renfermant « […] des menaces et des injures contre la municipalité et la Convention nationale, ne tendant à rien moins qu’à armer les citoyens de Mamers les uns contre les autres, et à compromettre la sûreté intérieure de l’Etat […] »[19]
Le début de l’année 1793 connut une très nette détérioration des relations entre les autorités constituées de Mamers et certains militants de la Société populaire. A un point tel que le 9 mai 1793, la municipalité et les membres du district se transportèrent au lieu habituel des séances de la Société afin de protester contre les accusations proférées par le citoyen Rollepot, vicaire assermenté de la ville. Si l’on en croit le registre des délibérations municipales de Mamers, ce dernier « […] se permettait depuis longtemps plusieurs propos incendiaires, qu’il composait et débitaient publiquement, soit en chaire, soit au club »[20]. La veille, un arrêté avait été adopté contre ce dernier. Mais Rollepot en appela au peuple, la foule envahit la salle proférant des menaces de mort à l’encontre des officiers municipaux, on bouscula le maire, le président dû lever la séance. L’émeute se répandit dans les rues, le vicaire à sa tête, ce ne fut qu’avec difficultés que le maire put rejoindre son domicile. Arrêté le lendemain, Rollepot fut emprisonné à Mamers. Philippeau, Conventionnel et représentant en mission dans les départements du Centre et de l’Ouest[21], le fit relâcher s’expliquant de cette décision au Comité de salut public ainsi :
« [...]
J’ai voulu n’user qu’avec une extrême réserve du pouvoir dont vous m’avez investi et qui est si redoutable par l’abus qu’on peut en faire. Je me suis imposé la loi de renvoyer aux corps administratifs et judiciaires toutes les réclamations qui m’ont été portées. Seulement, aux instances réitérées de la Société populaire, et en présence des corps administratifs, j’ai ordonné l’élargissement d’un citoyen nomme Tollepot [ sic ], incarcéré dans les prisons de Mamers, pour s’être élevé avec force contre le maire de cette ville qui prêchait ouvertement le fédéralisme et qui d’ailleurs est déjà coupable de n’avoir pas censuré le libelle infâme que je joins à cette dépêche[22].
Le procureur syndic du même district de Mamers, nommé Buzin, a eu l’impudeur d’arborer le drapeau de la révolte dans une proclamation incendiaire contre la Convention nationale. De plus, il s’est permis d’assister aux séances du département de l’Orne, où il s’agissait de consacrer le fédéralisme, et d’offrir la réunion du district de Mamers à ce département. »[23]
Rollepot ne retourna pas à Mamers ce qui contribua sans doute à calmer les rapports entre la Société et les autorités constituées de la ville. Mais plus probablement l’apaisement desdites relations ce fut la défaite des fédéralistes de l’Orne et surtout du Calvados et le ralliement de toutes les autorités à un moment tentées de se rallier à la révolte autour de la Convention surtout face à la menace vendéenne. Dans sa délibération du 8 frimaire an II ( 28 novembre 1793 ) le directoire de Mamers prenait un arrêté érigeant provisoirement le comité de surveillance de la ville en comité défensif[24].
Le Société participa aux côtés de l’administration à la proclamation de l’acte constitutionnel, elle concourut activement à l’organisation et à la participation aux fêtes républicaines et envoyait régulièrement des délégués pour transmettre des revendications en terme d’approvisionnement en grains ou autres denrées de la ville.
Il semble que son activité se ralentit fortement entre le 3 octobre 1793[25] et le début du mois de janvier 1794.
Après la déroute des vendéen au Mans le 13 décembre 1793, Garnier de Saintes[26] procéda à une épuration des autorités constituées en s’appuyant sur les renseignements fournis par les Sociétés populaires. Le 27 germinal an II ( 16 avril 1794 ) le département de la Sarthe écrivait au district de Mamers dans les termes suivants :
« Citoyens, vous vous êtes sans doute occupés de remplir le vœu de la proclamation de Garnier, de Saintes, du mois de nivôse dernier, qui vous a été adressée. Cette proclamation chargeait les sociétés populaires de nommer dix membres pris dans leur sein, qui se réuniront pour préparer un rapport contenant leur opinion sur les fonctionnaires publics, du chef-lieu de district, à conserver ou à rejeter, ainsi que sur les individus en remplacement qu’il proposerait.
Nous vous prévenons que Garnier doit se rendre incessamment chez vous, et qu’il est intéressant qu’il trouve ce travail fini. Ainsi dans le cas où cette proclamation ne serait pas parvenue aux sociétés populaires de votre district, vous les presserez de remplir sur-le-champ les vues du représentant du peuple. »[27]
Suite à ce courrier, la Société populaire de Mamers nomma une commission pour éclairer Garnier de Saintes et organisa une assemblée des citoyens de la commune au temple de la Raison le 18 floréal an II ( 7 mai 1794 ) aux fins d’épurer les autorités constituées. Une liste dressée pour constituer la municipalité fut confiée à l’agent national du district, l’élection officielle eut lieu le lendemains en présence de Garnier de Saintes[28].
Durant l’été 1794, la Société mamertine prit l’initiative de rendre hommage aux soldats par la construction d’un monument aux morts dans la ville, il s’agissait pour elle de mettre en valeur la mort héroïque[29].
La Société mamertine applaudit, comme presque tous les clubs, au renversement des Robespierristes le 9 thermidor an II ( 27 juillet 1794 ). Elle fut informée de ces événement par une lettre, envoyée de Paris le 12 du même mois, du député de la Sarthe Lehault[30], cette lettre lue publiquement à Mamers fut accueillie aux cris de « Vive la République et la Montagne ! »[31]. Le 21 thermidor an II, un membre de la Société demandait qu’il fût envoyé à la Convention une adresse de la Société montagnarde et républicaine de Mamers pour la féliciter et dans le même temps lui assurer[32] « […] qu’elle a toujours été ennemie des tyrans, des traitres et des conspirateurs, jalouse d’observer toutes les lois, […] »[33] La Société souscrit au « […] supplice des infâmes qui voulaient plonger la République dans l’anarchie, et la faire rétrograder vers l’esclavage […] ». Finalement la Société s’associa à l’adresse que la municipalité comptait envoyer à la Convention. La 1er vendémiaire an III ( 22 septembre 1794 ) elle recevait le député Lehault qui se présenta comme membre de cette société ce dont il s’enorgueillissait parce qu’elle n’avait jamais failli aux vrais principes et qui ensuite expliqua sa conduite lors des 9 et 10 thermidor an II, le président de la Société le félicita et l’assura de la confiance renouvelée de ses concitoyens[34]. Cette adhésion affichée n’empêcha pas cependant que le club ne s’épurât pas, tout comme celui de Longny-au-Perche, ces deux Société se contentant de faire parvenir le tableau de leur membres sans en retrancher aucun[35].
Quelques mois plus tard, en l’an III, les autorités constituées furent à nouveau épurées. Le 9 nivôse an III ( 29 décembre 1794 ), le représentant en mission dans les départements de l’Orne et de la Sarthe, Génissieu demandait à la Société populaire et au Comité révolutionnaire de Mamers que fût dressée un liste de « quinze citoyens patriotes pour compléter et épurer les autorités constituées »[36]. Le 11 nivôse an III ( 31 décembre 1794 ) Génissieu se présenta à Mamers et procéda à cette nouvelle épuration « […] après avoir pris l’avis et les renseignements d’un grand nombre de citoyens recommandables par leur civisme et leurs lumières. »[37].
En l’an III le nombre de sociétaires diminua régulièrement, selon G. Fleury, elle aurait compté 100 membres au 19 brumaire an III ( 14 novembre 1794 )[38], le 20 nivôse an III ( 9 janvier 1795 ) ils n’étaient plus que 64 et un vingtaine le 20 germinal an III ( 9 avril 1795 ). Entre temps, le 9 pluviôse an III ( 28 janvier 1795 ) le président avait tenté d’enrayer cette désaffection en faisant « […] un discours énergique par lequel il invite les sociétaires à se réunir aux séances de la société. »[39] Lorsque la société fut dissoute suite au décret du 6 fructidor an III ( 23 août 1795 ) lors de sa dernière séance du 9 fructidor an III il n’y avait plus que 11 signatures d’apposées sur son registre.
Annexe 1 : Délibérations du directoire du district de Mamers[40].
Séance du 8 frimaire an II ( 28 novembre 1793 ) : arrêté érigeant provisoirement le comité de surveillance de Mamers en comité défensif.
En marge à gauche :
« arrêté que le comité
de surveillance de
Mamers est provisoirement
érigé en comité
deffensif
D.
Les administrateurs du district de Mamers Les Membres du Conseil général de la Commune et Les membres du Comité de Surveillance réunis au lieu ordre des Séances du directoire.
Lecture a été donnée dune Lettre du Comité defensif de La ville de fresnay en datte du jour d'hier qui annonce que les rebelles battus par les armées de la republique Se replient en desesperés sur fougere et Mayenne, ou ils exercent des Brigandages atroces.
L'aSsemblée partageant Le vœu des habitants de Mamers decidés a deffendre Leurs foyers et a Les preServer du pillage, Voulant prendre Des maSures pour cet effet
Arrete apres avoir entendu le procureur Syndic, que le Comité de Surveillance est priSoirement erigé en Comité deffenSif ; il est chargé de pourvoir a L'armement et Subsistances des citoyens de Mamers et de Ceux quiS'y rendront pour combattre brigants qui tenteroient de S'y introduire ; il etablira des Vedettes partout ou il le jugera Convenable pour avoir des nouvelles certaines Sur La Marches des Rebelles ; ; [ sic ] Les fusils existant au Depot de L'admistration Seront Le plus promptement poSsible mis en etat de Service.
Fait et arresté en directoire a Mamers Le huit frimaire an deux de la Republique françaiSe une et indiviSible Dix heures du Matin.
+ De Mamers.
Leriche
Hardouin Aroué ? Le maire
Pr r Syndic
Romet
Tourard Paribault
Batteur ? pr »
Annexe 2 : R_glement_de_la_soci_t__populaire_et_montagnarde_de_Mamers_Lucinda
Règlement de la société populaire et montagnarde de Mamers 24 fructidor an II[41]
« Suit le copie du Règlement
Art. 1.er
Aucun CitoYen ne peut faire partie de la Société S’il n’a dix huit ans.
Art. 2
La Société tient Séance le lendemain de châque Courrier a cinq heures du Soir.
Art. 3
La Société tient auSsi Séance, a la même heure les jours de decade pour la lecture des lois, Rapports et Instructions de la Convention.
Art. 4
Au commencement de châque mois la Société Se choisit un president, un vice president, un Secretaire et un adjoint au Secretaire et ce par Scrutin a la pluralité Relative.
Art. 5
Le président demeure chargé de la correspondance et du choiX d’un Sécretaire expeditionnaire.
Art.6
tous les SiX mois la Société Se choisit a la pluralité Relative un treZorier et un archiviste Chargé de Recueillir les loiX et de les mettre en ordre.
Art. 7
Châque mois la Société nomme par acclamation deuX commissaires chargés de Visiter et de prendre des RenseiGnements Sur les pauvres honteuX, les indiGents et infirmes, et de faire leur Rapport a la Société qui Statuera Sur les moYens de venir au Secours de ceuX qui Sont Reconnus estre dans le Besoin.
Art. 8
Châque Séance S’ouvre par la lecture du procés verbal de la Séance précédente Suit immédiatement la lecture des nouvelles et des papiers publics.
Art.9
A L’ouverture de châque Séance le président Nomme un lécteur et deuX Senseurs
Art. 10
Aucuns membres ne peuvent porter la parolle Sans l’avoir obtenue du président
Art. 11
Les motions d’ordre ont toujours la préFérence.
Art. 12
Amoins qu’il ne Sagisse d’une Simple observation L’orateur pour estre entendu monte a la tribune.
Art. 13
On ne peut parler plus de deuX Fois Sur la même question Sans que l’aSsemblée consultée ne l’ait décidé.
Article 14
La Société maintient dans Son Sein la décence, l’ordre, les égards entre Ses membres et Réprouve toute personnalité.
Art. 15
Celui qui donneroit un dementi a Son Frere ou qui jureroit Seroit Rappellé a l’ordre par le président.
Art. 16
S’il etoit poSSible qu’un membre de la Société Soubliat au point de S’Y présenter Yvre, il Seroit Sensuré par le président au nom de la Société ; la deuXieme Fois privé de l’entrée de la Séance pendant un mois.
Art. 17
tous membres de la Société, Sous peine d’en être exclus, lui dénonce tous les faits qui parviennent a Sa connoiSsance et qui etant Contre les loiX, peuvent compromettre la chose publique.
Art. 18
tout membre qui a une denonciation a Faire en prévient le président et le Bureau qui jugent Si elle est de nature a être présentée publiquement ou a la Société.
Art. 19
La Société délivre un diplôme Suivant le mode arrêté le … [ pas de date ]…a ceuX de Ses membres qui en demandent.
Art. 20
Le président fait l’appel nominal châque jour de décade et un Secretaire prend note des absens
Art. 21
CeuX des membres qui S’abSenteront pendant trois appels consécutifs et qui ne JustiFiroient pas d’une manier convenable leur absence , CeSsent de faire partie de la Société.
Art. 22
tous les Citoyens peuvent après avoir demandé la parolle et l’avoir obtenüe faire ou présenter a la Suite des observations d’interet général.
Art. 23
tous membre de la Société peut introduire dans l’enceinte de la Société les étranGers qui peuvent êtrede Sa connoiSsance.
Art. 24
Les Candidats ne pourront être présentés pour être admis que huit jours après leur inscription
Art. 25
Les Candidats auront une place marquée dans le lieu des Séances
Art. 26
Châque membre Composant la Société Suivant donne Suivant Sa bonne volonté.
Art. 27
Quand les Fonds manqueront ou Seront Sur le point de manquer le président en donnera avis et invitera les membres de la Société a Remonter Ses Finances.
Art 28
Aucun mandat n’est délivré par le treZorier Sil n’est SiGné du président.
Fait et arrêté le vingt quatre Fructidor l’an deuX de la Republique Française une et indivisile. presidence de MauSay en aSsistance de Treboit Secretaire.
MauSay president
Treboie
S. g.
[1] Ce fut à la même période que dans la ville percheronne assez proche de Nogent – le – Rotrou se créa également une Société « jacobine ». Ici la première pétition de la Société fut enregistrée par la municipalité le 17 juin 1791, pétition par laquelle elle demandait d’assujettir au service de la garde nationale tous les citoyens de ville même les fonctionnaires publics ( source A. M. de Nogent – le – Rotrou, 1D1, séance du 17 juin 1791 ). Mais il est probable que la création de cette Société nogentaise des « jacobins » remontât au début du mois de mai 1791. Le 2 de ce mois la délibération municipale eut la teneur suivante : « Dans ladite Assemblée Le procureur de la Commune a observé quil avoit été Instruit que plusieurs citoyens Se raSSemble s’étoient raSsemblés hier au Soir et avoient chanter des chanSons très patriotiques, sur quoi observant ledit procureur que ce Zéle un peu trop outré pouvoit avoir des Suites dangereuSes, en mettant a portée les ennemiS du bien public d’attribuer a ces attroupements de braves Citoyens les tumultes qui pourroient arriver, pourquoi Il a requis que ces aSsemblées de nuit FuSsent defendues.
Sur quoi, le procureur de la Commune entendu, le Corps mp.al a arrêté de defendre ces aSsemblées pendant la nuit dont acte. » Tout laisse à penser que cette explosion de chants très patriotiques suivirent la création d’une telle institution (source A. M. de Nogent – le – Rotrou, 1D1, séance du 2 mai 1791 )
[2] Second registre de l’Hôtel de ville de Mamers ( 29 janvier 1791 – 9 floréal an II/28 avril 1794 )
Archives municipales de Mamers Reg. F 384 :
« […] se sont , présentés les sieur Guérin et Triger se disant membres de la Société des Amis de la Constitution, séante en cette ville, lesquels ont fait aparoir une pétition de leur société, pour engager le corps municipal à faire révoquer l’ordre du départ… du détachement de dragons, en garnison à Mamers depuis deux ans, et demander que ce détachement soit conserver à la ville, jusqu’au temps que les troubles, que pourrait occasionner le remplacement des fonctionnaires publics, fussent évanouis […] »
[3] A. M. de Mamers Reg. F. 384 : « […] Est comparu le sieur Triger, receveur du district de Mamers, lequel nous a présenté copie d’un acte par lequel le sieur Triger … et autres y dénommés se sont formés en Société d’Amis de la Constitution, et nous demande que nous les regardions comme tels. »
[4] A. M. de Mamers Reg. F 388.
[5] Gabriel FLEURY. « Le société populaire de Mamers pendant la Révolution. » In La révolution dans la Sarthe et les départements voisins.Le Mans,1909. Tome IV, pages 199 à 214.
[6] Nous sommes au lendemain de la prise des tuileries le 10 août 1792 et de la destitution du roi qui s’en suivra.
[7] Ce dernier, contrairement à ce que son prénom laissait présager fut général de Brigade en octobre 1793. Ce natif d’Avignon ( 5 octobre 1743 ) fut un des députés de sa ville natale pour demander sa réunion à la France en 1790. Membre du club des Cordeliers de Paris, il fit partie des vainqueurs du 10 août 1792.
[8] Quatrième registre des délibérations de l’administration municipale de Mamers du 4 janvier 1792 au 19 mars 1793.
A. M. de Mamers H, f° 40, v°.
[9] Selon G. Fleury, elle aurait pris le nom de Société des Jacobins, Amis de la Liberté et de l’Egalité, nouveau nom que s’attribuèrent les jacobins de Paris. Mais rien n’indique que la Société mamertine en fit de même d’autant que du propre aveu de G. Fleury elle fut dénommée, dans les divers registres administratifs où l’on trouve sa trace, aussi bien Société des Amis de la République ( décembre 1792 ), que Société populaire ( 1793 ou 1794 ) ou Société populaire Montagnarde de la commune de Mamers ( toujours en 1794 ). Le titre de l’ouvrage cité dans la note qui suit semble confirmer le premier nom. Cependant la note suivante numéro 12 infirme ce nom au profit d’un autre plus marqué politiquement.
[10] Discours prononce le 21 septembre 1792, par le citoyen François Véron de Forbonnais, president de la Société des amis de la liberté et de l’égalite, de la ville de Mamers, à l’ouverture de sa première séance. Mamers, 1792. In 4° de 10 pages.
[11] Comme celle de Nogent –le – Rotrou. Voir Alphonse AULARD. Le Société des jacobins. Paris, 1889. Tome 1, introduction, pages LXXXI à LXXXIX.
[12] Il existe un des registres des délibérations de cette société pour la période allant du 30 messidor an II au 9 fructidor an III ( 18 juillet 1794 au 26 août 1795 ) aux Archives Municipales de Mamers ( Reg. Q 204 pages ) qui s’intitule : « Deuxième registre de la Société populaire et montagnarde de la commune de Mamers commencé le 30 messidor, 2e année républicaine », ce qui suppose un premier registre perdu.
[13] Dans cette correspondance on trouve des adresses des sociétés de la région proche : Martin-du-Vieux-Bellême, Bellesme, La Perrière, La Fresnaye, Fresnay, La Ferté ; ou un peu plus lointaine : Falaise, Angers, Nantes, Rouen ; mais aussi d’un peu partout en France : Niort, Reims, Montauban, Marmande, Grenoble, Chaumont-sur-Marne, Chambéry, Toulon ( renommé Bel-Air-sur-Arçon ), Bordeaux, Beaunes, Bazas, Auxerre.
[14] Registre des délibérations de la Société populaire et montagnarde de la commune de Mamers. A. M. Mamers Reg. Q. Le règlement figure à la date du 24 fructidor an II ( 10 septembre 1794 ), voir texte reproduit en annexe.
[15] Ceci explique que lors de sa dissolution, fin août 1795, le club laissait un passif de 328# et 2 sols ( 344# 16 sols de dépenses pour 16# 13 sols en caisse ). Un huissier membre de la Société fut chargé de vendre les meubles de la Société au cours d’une vente fixée au 30 fructidor an III ( 16 septembre 1795 ) et de payer les dettes avec l’argent qu’il pourrait en retirer ( lesdits meubles consistaient en 2 tables, 2 bancelles, une tribune, un poêle en faïences, 6 flambeaux, une paire de mouchettes, des rubans et un bonnet rouge en laine ).
[16] Il s’agit des taxateurs du marché de Mamers qui agirent le 26 novembre 1792 et non le 25. Sur le mouvement taxateur dans la Sarthe en 1792 voir l’article de ce blog dans l’onglet « Sarthe département » qui sera mis en ligne prochainement.
[17] A. M. de Mamers Reg. H
[18] Signe d’un niveau de politisation forte dans cette ville.
[19] A. M. de Mamers Reg. H.
[20] A. M. de Mamers Reg. G. Séance du 24 avril 1793.
[21] Cette mission était destinée à appeler les populations aux armes contre les vendéens. Elle commença fin juin 1793 ( le 23 Philippeaux était encore à Paris ) et se termina pour le député sarthois le 23 août 1793. Les autres missionnaires pour cette partie du territoire national étaient Fouché, Esnüé-Lavallée et Méaulle. Cette mission couvrait les départements de l’Oise, de la Seine-inférieure, de l’Orne, de l’Eure, de la Sarthe, de la Mayenne, du Maine-et-Loire, de l’Ille-et-Vilaine, de Seine-et-Oise, d’Eure-et-Loir, du Loir-et-Cher, de l’Indre, de la Haute-Vienne, de la Vienne et de la Charente.
[22] Pièce manquante.
[23] A. AULARD. Recueil des actes du Comité de Salut public. Tome V. Paris : Imprimerie nationale, 1892. Page 174.
[24] A. D. 72 L 482, voir en annexe.
[25] Jour de la mise en place du comité de surveillance.
[26] Nommé représentant en mission pour les départements de la Manche et de l’Orne par un décret de la Convention du 17 septembre 1793, il était adjoint à Le Carpentier. Il fut théoriquement rappelé par la Convention le 3 novembre 1793 mais fin novembre-début décembre il était encore dans la Sarthe et la Mayenne.
Une nouvelle mission lui fut confiée, par le Comité de salut public et non par la Convention, le 29 décembre 1793, dans les départements de la Sarthe et du Loir-et-Cher pour organiser le gouvernement révolutionnaire. Il était encore au Mans le 3 mai 1794.
[27] A. D. 72 L 125.
[28] A. M. de Mamers Reg. l, séance du 22 février 1796.
[29] Christine, PEYRARD. Les Jacobins de l’Ouest. Paris, 1996. Page 256.
[30] Il fut élu suppléant du département de la Sarthe en septembre 1792 et ne siégea à la Convention qu’à partir du 2 février 1794.
[31] Registre des délibérations de la Société populaire et montagnarde de la commune de Mamers. A. M. Mamers Reg. Q.
[32] Acte de prudence ?
[33] Registre des délibérations de la Société populaire et montagnarde de la commune de Mamers. A. M. Mamers Reg. Q.
[34] Registre des délibérations de la Société populaire et montagnarde de la commune de Mamers. A. M. Mamers Reg. Q.
[35] Christine, PEYRARD. Les Jacobins de l’Ouest. Paris, 1996. Page 264.
[36] Voir registre des délibérations de la Société populaire et montagnarde de la commune de Mamers. A. M. Mamers Reg. Q.
Cependant les membres du comité révolutionnaire étant aussi membre de la Société rien n’indique qu’il y ait eut deux liste différentes.
[37] A. M. Mamers Reg. M, arrêté du Représentant Génissieu du 11 nivôse an III
[38] On apprend que précédemment ils étaient 160. Ce tableau devait être confectionné selon le décret du 25 vendémiaire an III ( 16 octobre 1794 ) mais encore une fois la Société ne pratiqua aucune épuration. Christine, PEYRARD. Les Jacobins de l’Ouest. Paris, 1996. Page 264.
[39] Registre des délibérations de la Société populaire et montagnarde de la commune de Mamers. A. M. Mamers Reg. Q.
[40] AD72 L 482.
[41] 10 septembre 1794.