Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
La Révolution Française à Nogent le Rotrou

2 auteur portrait

La Révolution Française à Nogent le Rotrou
  • Nogent-le-Rotrou et son district durant la Révolution française avec des incursions dans les zones voisines ( Sarthe, Orne, Loir-et-Cher voire Loiret ). L'angle d'attaque des études privilégie les mouvements sociaux et les archives locales et départemental
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog

Le Pére Gérard

Le blog généraliste du
Voir le blog généraliste du "Père Gérard" : le Percheron Kibul.
Archives
11 février 2016

Jacques Pierre Michel Chasles ( 22 ) : maire de Nogent-le-Rotrou, conventionel, Montagnard, prêtre défroqué...

Chasles : L'Ami du Peuple ( 1 ).

Dès les lendemains de Thermidor, les Conventionnels insistaient sur la nécessité d’une presse libre sans aucune limite. Le 2 fructidor an II ( 19 août 1794 ), Dussault dans un article  paru dans la Correspondance politique de Paris et des départements, appelait les journalistes à prendre conscience de l’asservissement dans lequel ils étaient tombés sous Robespierre. Mais entre fructidor de l'an II et vendémiaire de l'an III ( fin août et octobre 1794 ), cette liberté sans limite de la presse tourna très souvent à la diffamation pure et simple des hommes et des institutions du gouvernement révolutionnaire, au point qu'elle provoquât une vive réaction de certains montagnards qui, bien qu'ayant adhérés au 9 thermidor, ne souhaitaient pas démanteler le système du gouvernement révolutionnaire. Cette controverse sur la « liberté indéfinie de la presse », défendue contre les accusations des jacobins et des montagnards par Dussault, Tallien, Fréron et leurs amis, concourut à approfondir le divorce entre la « droite » et la « gauche » thermidorienne. Car la Convention se montra incapable de fixer des règles précises différenciant liberté de la presse et diffamation, droit à l'information et la médisance, voire calomnie.

L'Ami du peuple

En fructidor an II ( août-septembre 1794 ), Chasles entra en relation avec l’imprimeur Lebois,[1] leur projet était de faire revivre L’Ami du Peuple de Marat, idée qui tenait particulièrement à cœur à l’élu nogentais comme nous avons déjà eu l’occasion de le voir. Le temps pressait, déjà Fréron, le porte-parole de ce qui deviendra la réaction thermidorienne, faisait reparaître L’Orateur du Peuple dans lequel il se réclamait de Marat. Babeuf dans la note dans laquelle il expliquait le changement de titre de son Journal de la  Liberté de la presse en celui de Tribun du Peuple, datée du 14 vendémiaire an III ( 5 octobre 1794 ) expliquait, semble-t-il, dépité : « Ami du Peuple m’auroit fort convenu, ce titre n’appartenoit peut-être bien qu’à Marat ; il n’a pu être soutenu par trois ou quatre téméraires qui, depuis lui, ont osé se l’approprier : il est encore exploité dans ce moment ; puisse celui qui s’en est saisi s’en rendre digne ! »[2]

Le nouveau journal de Chasles et Lebois parut le 29 fructidor an II ( 15 septembre 1794 ), Chasles y signait sous le pseudonyme de Typo-Libero-Phile. Chaque numéro de format in-8° comportait huit pages. Le journal portait en en-tête les mots «  Principes et Vérité » et après le titre la déclaration suivante :  « La Constitution garantit à  tous les Français la liberté indéfinie de la presse, le droit de pétition, celui de se réunir en sociétés populaires, la jouissance de tous les Droits de l’homme », faisant référence à la constitution et la déclaration des droits de 1793. Ce journal nous permet de connaître, sans doute pour la première fois, de façon précise et développée la pensée politique de notre conventionnel.



[1] Sur le personnage haut en couleur de l’imprimeur René-François Lebois nous n’avons trouvé qu’une brochure déjà ancienne de Henri WELSCHINGER. Le journaliste Lebois et « l’Ami du peuple » ( an III- an VIII.  Paris : imp. A. Quantin, 1885. 20 pages. Vous pouvez la consulter sur Gallica en cliquant ici.

[2] Maurice DOMMANGET. Pages choisies de Babeuf. P. 169.

 

Commentaires