Le 25 septembre 1789 à Mamers.
Le 25 septembre 1789 à Mamers.
Le vendredi 25 septembre 1789, le comité de sûreté de Mamers recevait la déposition de trois ouvriers tisserands ayant organisé une patrouille illégale dans les campagnes, la nuit du 20 septembre 1789, afin d’empêcher les blatiers d’acheter de nuit des blés chez les laboureurs pour les accaparer et en faire monter les prix ( voir une délibération précédente du comité, le 23 septembre 1789 : ici ). Ces deux ouvriers se justifiaient en affirmant que le lieutenant général de police de la ville, le sieur Pélisson de Gennes avec lequel les autorités municipales étaient en conflit larvé, les avait autorisés à faire cette patrouille.
Délibération riche de renseignements, les Mamertins les plus mobilisés pour lutter contre l’accaparement des grains étaient des compagnons tisserands, donc la partie la plus modeste de la population qui était dépendante des marchés pour s’approvisionner en grains et qui en cas de forte inflation était la plus touchée par la disette[1]. Ici n’étaient incriminés que des hommes car il s’agissait d’opérations « militaires », en cas d’émeutes sur les marchés les femmes du peuple étaient très souvent les plus actives.
« Aujourd’huy Vingt cinq Septembre mil Sept cent quatre Vingt neuf.
Assemblée a eté Faitte à laquelle Se Sont présentés Gilles Boivin Et Pierre Proust Co Et René Riviere Compagnons Tisserans de cette ville y demeurants lesquels nous ont declaré qu’ayant Formés Le projet de S’opposer au passage des Blatiers qui
[ en marge gauche vers le bas du feuillet 24 recto :
247
Concernant une
fausse Patrouille ]
transporte nuitamment Les Grains Sans qu’on n’en Sache la destination Ils Se Seroient adressés à M. Pelisson de Gennes qu’ils trouverent Sur Les SiX heures et demie du Soir au haut de La Rue de Marollettes Le mardY d.er Vingt deux de ce mois a qui Ils Communiquièrent Leur projet et lui demanderent s’ils pouvoient aller dans Les Endroits ou Ils Sçavoient que passent ordinairement Les Blatiers ; qu’Il leur repondit qu’il ne se meloit point de cela, mais qu’ils pouvoient Y aller, en ne Faisant main basse Sur personne et qu’ils n’avoient rien a craindre ce qu’ils ont declarés Et ne Sçavoir Signer. desquelles Declarations Le comité a dressé Le présent acte pour Servir Et Valloir ce que de Raison
Fait et arresté à Laudience du BaillaGe Lieu ordinaire des assemblées du Comité de Sureté Les Jour et an que dessus. Dubois abot Lair
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pierre Fleur J mulot Bouteveille G Peuvret
Le vannyer caillere prestre J Guibrel
P. Aveline odillard Dureau
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Secr.e G.er »[2]