Le mercredi 27 avril 1791, le maire, le citoyen Le Proust Desageux présentait sa démission aux membres de la municipalité « prétextant » du fait qu’il était installé à « la campagne ». Ne peut-on pas plutôt voir dans cet acte un signe der lassitude qui perçait dans la déclaration du citoyen lorsqu’il précisait qu’il ne souhaitait pas continuer «[…]dans l’exercice d’une place aussypénible […]». A moins qu’il ne s’agît d’une prise de distance avec la tournure des événements, d’autant qu’immédiatement à sa suite le procureur de la commune, le citoyen Chartier, présentait lui aussi sa démission. La municipalité de Mamers s’en trouvait décapitée.

En fait la démission du Maire, le citoyen Le Proust Désageux, et du procureur, le citoyen Chartier, était le signe d’une crise politique importante qui allait se prolonger dans les semaines suivantes.

« [En marge gauche au milieu du feuillet 50:

           365

demiSsion de M^r

desageux maire]

aujourd’huyvingt Sept  avril Mil Sept cents quattre vingt onze,

Nous pierre Le proust Desageux, Maire de cette ville ; deMamers, Considérantque notre Ɛtablissement à la Campagne, ne nous permetpasˎ de répondre, comme nous le desirerions, à lą confiance de nos concytoyensˎ de nous livrer à notre zèle, notre travail, et à notre dévouementpour eux, dans l’exercice d’une place aussypénible ; etqui demande autant d’assiduité ; qu’il nous faudroit, tenir un Second Mènage èn ville comme nous la’vons fait toutl’hyver ; ou renoncer, à notre demeure de la campagne, ce qui ne Se poûrroitfaire, Sans des dépenses considérables ;

et nous nous trouvons forçés quoiqu à regrets de nous détacher, du corps respectable de la Municipalité, de nous Ɛloigner de cytoyens, dontlattachement nous est connu. il en coûte à notre cœurpatriotte, deprendre cette rèsolution, nous oûssions [sic]Ɛprouvé, la Satisfaction, laplus rèelle,  à

cinquante etunième

continuer nos foibles efforts, pour  méritter, leur confiance ; delaquelle nous conserverons une Ɛternelle reconnoissance nous les prions, de vouloir bien agréer notre Démission, Sans doutter de nos Sentimens.

                                                                   // Leproust Desageux

                                                                            Maire

[…]»[1]

• La démission du maire était suivie dans la foulée de celle du procureur de la commune, ce dernier arguant du fait qu’en plus de cette fonction il occupait celle de receveur des droits d’enregistrement et qu’il ne pouvait pas se consacrer à ses deux fonctions simultanément.

«[En marge gauche au milieu du feuillet 51 :

                    365

            demiSsion de M.^r

Chartier P^r delaCommune]

aujourd huy vingt SePt avril 1791 je Soussigné jean René Chartier Procureur deLa commune dela ville de mamers et Receveur des droits d’enregistrement dela meme ville declare à Messieurs  les officiers municiPauxque ne Pouvant vaquer aux deuxplaces Sans estre forcé d’en negliger une Partie des fonctions. quelqu’envie quej’aye de rePondre à la confiance dont les habitans m’onthonoré ; je declare disje que je donne ma démission de ma Place de Procureur dela commune, et vous Prie Messieurs de l’agréer et de faire Proceder a mon remPlacement ainsy et dela manière qu’il est ordonné Par les decrets de l’assemblée nationnalle.                                          Chartier

                                                                                          p^r dela com.^e»[2]